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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 12:23
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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 12:20
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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 12:08

Titre qui me rappel le concert de Laibach (Volk) sur lequel il faudra bien que je poste qqc. En attendant, je vous prie, lecteurs potentiels (je n'ose dire éventuels), de bien vouloir pardonner votre indigne serviteur (Ciatto en fooooooooooooorce) qui avait dévoré son forfait (eh oui, vive l'âge de pierre) dans le but de s'épargner une horrible tentation en periode de révisions (y'en a-t-il au moins UN qui me croit?) et qui, en plus, avait égaré sa clef USB où était contenue tt une fournée de mises à jour. Voici donc la clef retrouvée (c'est éleusien n'est il pas?) et quelques gribouillages que m'ont inspiré les révisions de vocabulaire allemand. C'est horriblement mal dessiné because je n'avais pas de crayon, ni de gomme, que j'étais épuisée par une ronde infernale de noms d'oiseaux de toutes sortes (et de fringues, et de plantes, et de bouffe).

Edith (Piaf, ou Lounès, je préfère la seconde): en fait, non,  ça sera pour plus tard vu que ça n'était pas sur ma clef en fin de compte (ou alors ça se cache très bien), donc c'est reparti pour la série au typex! 

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10 février 2008 7 10 /02 /février /2008 13:42

L’image d’Epinal, un poil patriarcale, un chouïa rousseauiste, fait du noble vieillard à barbe blanche le détenteur de toute sagesse. A mon humble avis, la barbe est pour beaucoup dans l’histoire : ajouter une barbe à un insipide quidam c’est lui ajouter le mythe, la dimension archétypale. Mais je crains de m’égarer en parlant barbe, ce sera pour une autre fois, parlons vieux. Enlevez la barbe du sage, vous avez un vieux fou bon pour l’hospice. La vieille, quant à elle, est détentrice des plus anciens secrets chtoniens, en contact avec les forces primitives, c’est assez simple, dès que vous voyez une vieille quelque part, il y a du chtonien dans l’air, si je peux me permettre cet oxymore. : la nourrice, force utérine et ombilicale, veut empêcher la séparation et l’émancipation, toujours du côté de l’instinct, de la pulsion, la sorcière, l’entremetteuse, la grand-mère, du chtonien, toujours du chtonien. Le vieux, avec sa barbe nuageuse, serait censé représenter l’ouranien (exemple : Sarastro). C’est bien joli tout ça, mais c’est le mythe : la sagesse ne se gagne pas avec l’âge si j’en crois les bribes de conversion volées à des vieilles dans le bus, l’expérience n’y change rien, si je me fie aux conversation de vestiaire d’un club de gymnastique (je n’ai rien contre les vieux qui entretiennent leur corps, au contraire, mais s’ils pouvaient éviter de se prendre pour des midinettes ce serait autant de respectabilité de gagnée) : quand on est con, on est con. Et si un jeune con, c’est sympathique, c’est frais, c’est insouciant, c’est beau, un vieux con, ça n’est que con (sad but true comme dirait Metallica). Le vieux, loin de moi l’idée d’une quelconque misogynie mais je me fonde sur l’expérience des bus et des connaissances, est moins insupportablement con que la vieille : pas de jacassage puéril, de médisance gratuite, de coquetterie ridicule, ce qu’il compense par un comportement d’ours mal léché misanthrope, mais c’est là une certaine sagesse qui sied à l’âge, qui frise parfois la connerie par son exagération, mais qui m’est, de façon totalement subjective, infiniment plus supportable.

 

L’usage voudrait nous imposer le respect envers les vieux. Mais de quel droit ? De quel avantage peuvent-ils se prévaloir ? Un vieux a très peu pour lui : sans force, sans beauté, sans fraîcheur, on ne peut rien lui passer des travers de la jeunesse, un vieux au Rocky, ce serait malsain, un vieux gourmand, c’est sénile, un vieil obsédé, c’est vicieux, un vieux paresseux, c’est la déchéance, un vieil envieux est un nuisible majeur au venin dangereux (en revanche, certains défauts sont sympathique chez un vieux, la radinerie, ridicule chez un jeune, se porte bien avec les cheveux blanc, un vieil orgueilleux a de la noblesse, un vieux colérique a un certain charme d’ours). Devant tant de flétrissures, le vieux, à défaut d’une gloire physique qui s’impose à tous, doit gagner le respect par sa noblesse, sa dignité, sa retenue, son élégance : le vieux doit être irréprochable. Cela existe, on en voit parfois, des vieillards dignes, des femmes âgée que l’élégance de leur mise et la noblesse de leur regard rend belles (souvent dans la grande noblesse ou la grande simplicité des pays qui ne sont pas soumis au culte de la consommation), mais c’est rare.

 

Le vieux est bien plus souvent égoïste, malpropre, débile (au sens premier), fermé à la nouveauté, bavard, baveux, étroit d’esprit, inconsciemment matérialiste, adepte de la stupidité cachée sous le nom de « sagesse des nations ». Seule l’intelligence et la finesse peuvent supplanter les perfections physiques de la beauté et de la vigueur, or celles-ci ne sont pas l’apanage de la vieillesse, j’entends bien qu’un vieux puisse en faire preuve, au même titre qu’un jeune, mais la vieillesse n’en a pas la possession exclusive, le vieux, en soi, n’a droit qu’au mépris attachés à sa faiblesse jusqu’à ce qu’il impose le respect par d’autres qualités. Le jeune n’a rien à prouver, sa force s’impose à tous sans besoin de l’affirmer, il porte sur lui la beauté et la jeunesse.

 

Le vieux ne peut se prévaloir des années d’existence qu’il a subit, du poids de ses souffrances : rien ne l’oblige à vivre si vieux, s’il persiste et s’accroche à la vie comme un parasite il doit en subir les conséquences, physiques notamment, et s’en pleindre serait une inconséquence puisque la vie est son choix. Libre à chacun de quitter la vie (en se suicidant ou en multipliant les prises de risques) au moment ou il le souhaite (à ce propos, je rappelle que ceci est un essai, une projection purement intellectuelle et esthétique, en dehors de mes convictions de Chrétienne quand à la vie et la mort, ont peu condamner cette « schizophrénie » de la pensée, soit.), à l’apogée de sa force, physique ou intellectuelle, de sa gloire, que sais-je encore ? Au premier signe de décrépitude, si l’on ne fige pas sa jeunesse dans la mort, il faut accepter tous les maux de la vieillesse, par idéalisme ou concupiscence, faiblesse confortable dans l’attachement à « la peau » comme dirait Malaparte. Ce qui nous ramène à notre division des vieux en deux groupes : les idéalistes (qui souvent portent sur leurs traits la noblesse de leur cause) et les jouisseurs, qui ne méritent que le mépris du aux sangsues. A quelque vieux débris demandant avec arrogance (l’arrogance des vieux est une chose incroyable !) votre place assise, on serait en droit de répondre « si vous ne vouliez pas vieillir, il fallait mourir avant, maintenant assumez ».

 

Il est encore plus ridicule de voir des vieux atteints de maniaquerie et soucieux de leur santé : quelle vanité que de vouloir à tout pris prolonger une existence débile et souvent végétative, si la mort ne vient pas cet hiver, ce sera pour l’autre, ou dans cinq ans : ne faut il pas préférer la dignité et la respectabilité à quelques années grappillées ?

Il y a trois vertus : l’intelligence, la force et la beauté, les vieux, privés des deux dernières, n’ont droit à l’égalité avec les jeunes qu’à condition de faire preuve de la première (et la plus vénérable) : le respect n’est pas un droit acquis et consubstantiel à la personne : il se gagne !

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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 13:18
psych-d-lique.JPG

ça y est, vous avez, je pense, peut être en surestiment hautement vos petites cellules grises belges ou vos élémentarismes britaniques, que vous avez découvert la raison pour laquelle je vous inflige ces gribouillis abscons: ça me permet de mettre ces pages à jour  et de reposer vos (votre?) neuronne(s) épuisé(s) par la logorhée hallucinogène de mes articles
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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 13:11
style-Mucha-copie-1.JPG

Déjà, je vous prie de bien vouloir pardonner les turpitudes spleenéitiques qui m'ont retenue dans le monde réel. Voici une petite galerie des mes meilleures armes chronocides pour pouvoir supporter certains cours sans sombrer dans la folie. Il s'agit de faire un dessin au typex puis de le cerner au crayon à papier, j'aime particulièrment le rendu pour les cheveux et pense avoir trouvé le secret de Mucha (nyark nyark, l'art nouveau n'aura plus de secrets pour moi) ^^ . Ici,premier résultat de cette découverte, qui, au dire de certaines mauvaises langues, ne va pas révolutionner l'Histoire de l'art, ce ne sont que des jaloux tsss tsss!
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1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 10:35

A l’heure où je poste cet article, des milliards d’abrutis alcoolisés vont s’embrasser, envoyer des serpentins, se coiffer de ridicules cônes de carton coloré. Comme chaque année, viande saoule sur les routes, tragédie pour les hérissons. On va sortir les cailloux ou la verroterie, se ravaler la façade, prendre des douches d’eau de toilette, se gominer la tignasse, bref, une déferlante de mauvais goût s’abat sur le monde. Je ne calcule même pas le bilan carbone, nucléaire etc… On prépare ça depuis plus d’un mois dans les magazines : comment perdre du poids pour entrer dans sa robe de pouffiasse, comment tirer la pouffiasse, que cuisiner pour faire éclater toutes les robes de pouffiasses et les ceintures croco, que boire pour se torcher avec classe, qu’offrir à nos indifférents collègues/parents/relations, comment refourguer la came qui va nous échoir. C'est-à-dire : comment s’empiffrer au réveillon, comment baiser au réveillon, comment être radin pour le réveillon, comment glander entre oisifs pour oublier un ennui existentiel, comment être peut-être le plus beau, sûrement le plus vaniteux au réveillon etc… je me réserve la colère contre cet abrutissement généralisé et l’orgueil de ne point y participer. Devant ce nuage clinquant de poudre aux yeux, paradis artificiel d’une nuit, ce gaspillage planétaire, on vient à comprendre les fanatiques barbus (pourquoi les fanatiques sont ils presque TOUJOURS barbus ? les romantiques, les anar’, les mormons, les hassidim, les musulmans, les hippies, les métaleux : tous des barbus (du moins dans l’imaginaire collectif) ! Ce serait un excellent sujet de thèse : la barbe, signe extérieur de fanatisme.) qui veulent faire exploser la Grande Babylone, la Prostitué Capitaliste vautrée dans la luxure, la gloutonnerie, le culte de l’argent et de l’apparence etc…

 

Le pire dans cette célébration est, outre un culte consumériste effréné, quasi orgiaque, la totale inanité de la date. Que se passe-t-il dans la nuit du 31 décembre au 1erjanvier ? L’anniversaire de l’invasion de la Gaule par les Germains en traversant le Rhin gelé le 31 décembre 406 ! C’est important, mais je ne vois pas en quoi cela concerne les Japonais, les Mexicains ou les Soudanais ! Sinon, je ne voudrais pas médire, et dans sa grande clémence béatifique, il me le pardonnera, mais on a vu plus exaltant et édifiant comme saint que Sylvestre. Le 1er Janvier est quant à lui une des nombreuses fêtes de la Vierge, mais la grande majorité des baptisé ne vénère plus leur mère céleste qu’en maudissant une douloureuse gueule de bois. Donc quoi ? Ne me dites pas que les beaufs de la terre entière se pomponnent pour un changement de calendrier ! que tous ces frais célèbrent le passage purement administratif d’une année à l’autre ! Je refuse à croire les masses unies dans l’adoration de la normalisation, de la paperasserie vide de sens, du pragmatisme global. Et pourtant…

Mais pourquoi diable fait on commencer l’année onze jour après son début naturel : le solstice ? Serait-il compliqué de statuer un changement universel du calendrier, de décaler un grand coup et faire coïncider l’année administrative et l’année solaire ? Quitte à faire du nordo-centrisme, autant que cela corresponde à quelque chose. Certains pourront voir une certaine esthétique baroque dans ce décalage, c’est vrai, le droit, le symétrique, c’est petit bourgeois, mais je doute que ceux qui célèbrent en bons citoyens la naissance de l’année « civile » goûtent la gratuité, la fantaisie de ce décalage.

Enfin, quoi qu’il en soit, je comprends fort bien que la mondialisation nous impose une certaine concordance administrative, mais de là à suivre le mouvement en bêlant et célébrer la vacuité, il y a beaucoup. Ce phénomène marque à merveille l’instinct grégaire de l’espèce humaine qui, par paresse, préfère s’aligner sur « la norme » plutôt que revendiquer, soutenir ses particularités culturelles. La normalisation du monde, l’union globale dans l’administratif triomphant, une date bien républicaine, bien neutre, peuvent correspondre aux idéaux de certains,  ceux-là ont tout lieu de se réjouir. Quid des autres, qui, comble de l’ineptie, fêtent souvent deux naissances d’année, celle qui correspond à leur culture traditionnelle, l’autre pour faire comme tout le monde ?

 

Voici un petit éventail non exhaustif des fêtes du nouvel an qui ont raison d’être, celles qui sont fondées sur autre chose que l’arbitraire administratif :

_ le nouvel an solaire : le plus ancien en date, changeant selon l’hémisphère. Si l’on suit les Celtes et autres barbares occidentaux, on célèbre le 21 Décembre à grands renforts de gui (seule coutume sensée du nouvel an) _ on peut, par exemple, se déguiser en barbare d’heroic fantasy style Xena, et boire de la bière dans une corne avec des amis après une séance de Rocky néo païen, testé et approuvé, le tout étant de descendre la rue St Jacques et la rue Dante à moitié à poil_ le mieux est d’aller à Brocéliande, Stonehenge et autres sites propres aux libations néo druidiques. Mais on est pas du tout obligé de faire débuter l’année par l’hiver, l’équinoxe de printemps se justifie tout autant, quitte à le célébrer en retard pour la Walpurgis Nacht. Et puis soyons originaux, pourquoi ne pas commencer  l’année à la Saint Jean ou pour l’équinoxe d’automne ?

 

_ le nouvel an religieux cette catégorie pourrait recouper les célébrations précédemment citées, il s’agit simplement d’un culte solaire. Tout célébration de la nouvelle année est en quelque sorte religieuse, même si nos simagrées modernes n’en ont gardé que la superstition : on fait des vœux, on se « purifie » (rôle symbolico mystique du régime ?), on prend de bonnes résolutions etc… Donc, petit tour d’horizon des cycles annuels les plus fondés, les plus traditionnels :

·        Rosh Hashanah pour les Juifs, qui ont aussi un nouvel an des arbres, belle idée !, dont la date change tout le temps because calendrier lunaire

·        Noël pour les Chrétiens (ou le premier septembre pour l’année liturgique) dont le calendrier est lunaire itou normalement, mais s’est solarisé pour s’acclimater à l’Occident barbare (ou plutôt pour acclimater les barbares). Et à ce propos je me permettrai de râler encore un coup contre les abrutis qui ne se disent anti-chrétiens ou laïcs et fêtent Noël, belle contradiction (ce qui prouve bien la domination de la culture chrétienne, même chez les bouffeurs de curés, nyark !), et contre les chrétiens qui parlent à leurs enfants du « père Noël », monstrueuse corruption du vénérable Saint Nicolas crée par Coca Cola à des fins publicitaires, avatar de l’inculture capitaliste, de la sous culture de globalisation. On devrait bannir l’alliance rouge et blanc des fêtes de Noël pour un peu qu’on ait le sens du sacré, de la tradition, de la culture, ou du communisme. Mort au père Noël suppôt du Grand Satan Américain !!!

·        Le nouvel an de l’hégire pour les mahométans, encore du lunaire pour les adorateurs du croissant (qui est en fait une paire de cornes, tirez en les conclusions que vous voulez)

·        Le nouvel an chinois avec ses dragons, ses pétards, ses défilés (mais je ne sais pas si c’est religieux ou simplement coutumier)

·        Je ne sais pas ce que font les Indiens, Camille, toute info sera la bienvenue

·        Samain, Beltaine, la Walpurgis Nacht pour les néo païens, celtisants ou germanisants

 

_ le nouvel an laborieux parce que rien ne vous empêche de choisir l’année scolaire comme référence, de prendre vos bonnes résolutions début septembre et de faire des fêtes de rentrée. Si vous êtes gauchisant, pourquoi ne pas adopter le premier mai, qui aura en plus la double légitimation de la fête du printemps (un grand ménage dans votre maison et dans votre vie) et de la Walpurgis Nacht ?

 

_le nouvel an personnel signalons au passage que le seul véritables « nouvel an » est celui pris le jour de son anniversaire. Comme on n’a pas (sauf les Juifs) d’anniversaire de la création, autant compter avec celui de sa création, c’est plus sûr et moins moutonnier. On peut aussi choisir le jour de la fête de notre saint patron pour les chrétiens. Où encore faire débuter l’année à une date marquante pour nous, quitte à rester dans la subjectivité totale et narcissique qui risque de se transformer en autisme, car rappelons le, le but est également de faire la fête entre amis (m’enfin si vous êtes mutli schizophrène, ça peut faire pas mal de monde).

 

Et soyons créatifs, c’est en créant qu’on EST, qu’on sort du troupeau bêlant le soir du 31 décembre, alors si rien ne vous tente dans ma liste, proposez de nouvelles célébrations autour desquelles on puisse se réunir pour fêter la nouvelle année !

J’ouvre mon carnet et prends note.

 

PS : j’en vois déjà qui se demandent : « mais si elle méprise tant le réveillon du 31 décembre, pourquoi diable poste-t-elle justement le 31 à minuit ? Pourquoi ne pas avoir écrit tout ça le 21 décembre par exemple ? » la réponse est simple : parce que depuis le 20 je parasite les connexions internet des autres, because j’ai mangé mes 25 heures de forfait par mois, et que les 25 nouvelles commencent right now.

 

PPS: en fait j'ai regardé The green mile à la place, donc j'ai 12h de retard...

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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 18:35

Non, ne repartez pas, promis c’est pas du philosophico-historique chiant à la Arendt ! Jeudi, j’ai enfin eu l’occasion de pousser les portes tant fantasmées du Black Dog, que mon imaginaire débridé avait représenté depuis trois ans sous les lumières sanglantes du Lost Dogs, le bar SM de Rapaces de Dufaux et Marini pour ceux que la khâgne ne force pas à une inculture crasse (khrassssssssssss). Depuis que je passe régulièrement un temps, sensé être consacré à lire d’abrutissants académismes, sur le blog de Louna (ceux qui ne connaissent pas prouvent leur manque absolu de curiosité intellectuelle puisqu’il est dans mes liens depuis un temps certain), je remarque que notre cravacheuse aux cheveux de sang passe quant à elle tout aussi régulièrement son temps à vider des pintes au Black Dog en fort galante compagnie de Slo. Donc, c’est trop bête, me suis-je dit in peto, va falloir que je me décide un jour à entrer dans ce pandémonium au lieu de passer tous les jours non pas la porte mais devant.  

Eh bien figurez vous que, pour fêter la fin des Concours Blancs, les joyeux compères Slo et Louna ont décidé de squatter l’endroit en organisant la soirée « Chaos inc. ». Il ne me manquait plus que de la compagnie, car boire tout seul, c’est vraiment glauque : l’ami Helcaraxan a eu, inespérément, tellement miraculeusement que je soupçonne une intervention de Lilith, l’extrême bonté de me suivre dans la cave du Black Dog. Le temps d’acheter un paquet de marshmallows à des cons qui n’avaient pas de fraises tagada, nous nous dirigeons d’un pas conquérant vers la rue des Lombards, et, enfin, tadzaaaaaaaaaaaam… nous voici à l’intérieur. 
 
            

J’étais sûre d’adorer, et en effet, tout de suite je me sens en harmonie parfaite avec le lieu, Helca’ itou. Du gros son, de la bière : que demander d’autre ? La kamaraderie barbare des pogos allemands peut-être. Mais attendez trois secondes que nous allions chercher nos bières, que nous nous installions, d’abord hors de la salle principale où freskaient Louna et SLO, moins bien car la musique nous parvenait affaiblie et que nous étions pas vraiment dans le coup, mais les tables étaient suspendues au plafond par des chaînes, et tant qu’il y a des chaînes, il y a des l’espoir, que nous ôtions nos manteaux, que je me décide à saluer les freskeurs et à, modestement, présenter mon offrandes que ces démons du dessin acceptèrent dans leur asmodéenne magnanimité. Et là, boum, le Grand-Maître-des-Ondes-Chaotiques, Arioch, nous tombe cordialement dessus et la soirée commence à être puissamment mortelle ! Jamais (sauf dans les pogos allemands comme susdit, et Christiania, comme susdit itou) je n’ai trouvé une telle kamaraderie spontanée, entre les vagues d’enthousiasme général provoquées par Maître Arioch, les hurlements anarchiques (et anarchistes), la joie d’une culture commune (ok, là je pédantise à mort, mais que voulez-vous, un an et demi de prépa, forcément, ça déteint, même si on se préserve à coup de « counter culture from the underground »), Naheulbeuck, le med-metal teuton, le med’ en général, Warhammer, Nooz la vaillante, mais aussi ultra chouette, des Monster Cupcakes, et laste beute naute liste, l’éclosion d’un chef d’œuvre en live (mes photos sont toutes pourrites, mais il y en a de bonnes ici : http://sl0una.canalblog.com/archives/2007/12/21/7309191.html#comments). La domina kgbo-gestapienne m’a fait fortement penser à la mythique Irma Grese, avec en fond Tanz mit Laibach, groupe d’indus slovène sur lequel vous aurez plus d’infos ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Laibach_(groupe) , et que nous avons au début pris pour du Rammstein des premiers temps à cause du côté « totalitaire », d’où le nom qui a failli être donné à la soirée, mais finalement Chaos inc c’est bien mieux, à l’image de la magistralement bourrine programmation zikale du tonnerre de Thor qui a joyeusement mélangé In Extremo, Tanzwut (du med’, Herr Manelig en foooooorce), Laibach, Metallica, Chop Suey revisité (j’ai oublié par qui), les Monster Cupcakes (www.myspace.com/monstercupcakes ), le Naheulband (on a tous braillé comme des barbares ^^) et j’en passe des tout aussi chouettes. Un grand moment : « chanter » la chanson des nains (« Nous sommes les nains sous la montagne ») avec Arioch et Helca’ en buvant de la bière qui me dégoulinait sur le menton (où l’on regrette d’être une fille et de ne pas avoir de barbe) ! Et j’oubliais de dire qu’une demie heure environ après notre arrivé, nous avons trouvé des places dans la salles principale, et que donc tout était parfait. )

            J’ai retrouvé l’ambiance christianite : on se pose, on parle de tout, les gens sont cool et passionnants (ce qui est rare, enfin, c’est une asociale qui parle, donc à relativiser) et anar’, on sent le tabac et le joint à trois mètres quand on sort, la vie, la vraie !!!

 

Pour conclure, vivent Louna, Slo, Arioch et Nooz !

Vive le Black Dog !

Et surtout CHAOS RULES !!!

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19 décembre 2007 3 19 /12 /décembre /2007 19:49

On va parler BD, ça changera des films ! Ceux qui ont le bonheur inestimable (et bien souvent sous estimé tsss tsss) de subir mon auguste carcasse en camp de préparation (on a déjà le K, le Z ne saurait tarder à nous échoir) ont un champ d’attente assez restreint, alors, d’après vous, Rapaces ou, comme l’icône sanglante de mon modèle féminin (voir l’article « Résurrection ») pourrait l’annoncer, Requiem ? Vous vous doutez bien que si je pose ainsi la question, c’est que c’est ni l’un, ni l’autre. Ca se passe dans les années 1930 (donc en plus vous pouvez réviser votre Histoire avec, y’a même une vision queer de Joséphine Baker et le Prince de Galles en petite tenue) dans une institution parisienne où la gent exclusivement féminine est tenue sous haute surveillance par du personnel féminin itou, où règnent une discipline de fer et des rivalités destructrices latentes, où des femmes se morfondent dans une bâtisse aux couloirs labyrinthiques, aux caves mystérieuses, à côté d’une église à usage privé, désaffectée par les fidèles ordinaires mais entretenue scrupuleusement. Une pension de jeunes filles ? Un couvent ? que nenni, un bobinard ! Mais alors un beau-binard ! La cerise sur la crème des lupanars, le poulailler de luxe, le bordel aux draps de soie.

 

J’anticipe les a priori : ça va être une BD de cul, avec des gros plans sur les cambrures, le prétexte fallacieux pour montrer de la cuisse et même de la khuissssssssss. On aperçoit déjà le trait grossier du genre éditions Soleil (rien que le nom est gage de mauvais goût), la complaisance dans le sordide etc… Eh ben non, pas du tout, c’est frais, le trait est net, esthétique et tout sauf vulgaire, un trait maigre, plus maigre que Tintin, un peu comme Le chat du rabin, ou Djinn peut-être (mais là pour le coup c’est du cul !). L’héroïne est une jeune fille sage et stricte, vive, agile, d’où le nom de la série : Miss Pas Touche. Les « filles »… en sont (sauf une, mais je ne vous dit pas qui, enfin, c’est pas très difficile de trouver), mais sans en ajouter des tonnes, pas de pathos, pas de dégoulinant, c’est simple, c’est comme ça. Une BD sur un bordel dont on ne ressort pas l’âme lourde et souillée mais au contraire tout ragaillardit (pas dans un sens gaulois). Donc vous pouvez vous lancer dedans sans crainte, même Marianne et Caroline qui pourrait presque la faire lire aux sœurs de son foyer (presque car il se passe tout de même des choses peu orthodoxes dans l’église dont je doute que des religieuses, toutes modernes et ouvertes _façon de parler non mais oh !_ soient elles goûtent l’esthétisme).

 

Donc, c’est une petite bonne (à tout faire, faut faire gaffe avec des pervers comme vous, ô lecteurs potentiels que je redoute irréels) qui sert une vieille dame avec sa sœur, plus dissipée mais pas une vierge folle non plus, tandis que sévit le « boucher des guinguettes », tueur fou qui découpe des jeunes filles et en éparpille les membres autour des guinguettes. Or une nuit, Blanche (qui est bien l’héroïne et non la cocaïne comme on l’aurait pu croire) entend des bruits étranges dans la mansarde voisine inoccupée (tadadam tadadam tadadaaaaaaam), la nuit suivante, alors que sa sœur (Agathe, mais on s’en fout, elle ne fait pas long feu) est partie danser, elle entend à nouveau des bruits de conversation, gratte une fente dans la cloison et voit au travers deux hommes débitant un cadavre féminin. Terrorisée, elle court attendre sa sœur dans un café de la rue, lui raconte la scène. Entre temps les deux hommes ont vu le trou et ont compris qu’on les avait vu. Les jeunes filles remontent, Blanche refuse de rentrer dans la chambre, Agathe va voir la fente (non, on n’est pas déjà dans le bobinard, je parle de celle du mur of course) et BAM, se prend un plomb dans l’œil. Blanche hurle alerte sa patronne et tout l’immeuble, à son retours « on » a placé le flingue dans la main d’Agathe. Blanche soutient qu’il ne s’agit pas d’un suicide mais d’un meurtre, la vieille dame, la croyant déséquilibrée par le choc, et ne voulant pas garder la sœur d’une suicidée, la renvoie.

Blanche se retrouve à la rue et décide de se venger, elle commence son enquête qui la conduira dans la plus chic des maisons closes parisiennes, un hommage au Chabanais (cité d’ailleurs), au One two two etc… Elle réussit à force de persévérance à intégrer l’ Empire des Nues Salopes (on y revient toujours) et se trouve face à Moniiiiiiiiiiique….euh, non, je m’égare, face à « Madame », plutôt étonnée qu’une fille essaie de s’introduire de force dans son boxon (« d’habitude c’est plutôt l’inverse »), à laquelle elle propose dans avec une ingénuité rafraîchissante de l’engager comme bonne. Finalement elle se retrouve… dominatrice court-vêtu (voilà, on y vient, vous vous disiez aussi…) que les clients n’ont pas le droit de toucher, c’est cette virginité attestée par la visite médicale qui va faire d’elle LA curiosité, l’attraction la plus en vue, la dominatrice la plus recherchée du Tout Paris, d’où le titre du premier tome (il n’y en a que deux) La vierge du bordel (ou qqc dans cette veine, à ce propos, admirez la transition, le second s’intitule Du sang sur les mains pour le cou je suis sûre).

Comme il s’agit d’une enquête, je vous laisse découvrir la fin fort savoureuse. Deux tomes de coups de fouets féroces, amitiés et haines, complicités, meurtres (notre petite Blanche n’a pas froid aux yeux et est bien déterminée à mener à terme sa vengeance) avec des personnages dignes de Balzac, une héroïne qui se bat fort bien, raisonne un peu moins bien, ne se laisse pas marcher sur les pieds, dotée d’un sens aigu de l’amitié, de l’honneur et n’y va pas de main morte pour fouetter le bourgeois. Bref, une héroïne parfaite comme il en existe peu, pas en fait hors Blanche.

                                                    

Pour terminer sur une note féerique, j’ai trouvé ma « Blanche » de référence, quelles «Nérelle » et « Carmine » auront choisi Camille et Maud (je crois que c’était Camille-Nérelle et Maud-Carmine) ?

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19 décembre 2007 3 19 /12 /décembre /2007 15:04

En première, ma prof d’Anglais qui aimait à soulever « some fundamental issues », la délicieuse Mme Caro (pour ceux qui connaissent) nous a fait lire Heart of Darkness de Joseph Conrad. Roman qui m’a beaucoup plus par son ambiance, sa façon de rendre présent le souffle moite de la forêt du Congo, ses abîmes de ténèbres, ses secrets, ses monstres, de confronter le héros à ses propres ténèbres et monstres à la recherche d’un homme qui s’est voulu libre et tout puissant dans une sorte de folie nietzschéenne. En regardant un DVD loué pour combler une soirée de « révisions de Concours Blanc » je me suis dit toutes les cinq minutes « Rhôoo, c’est exactement l’histoire de Heart of Darkness ! En plus, le gars, y s’appelle Kurtz aussi, rhô mais le plagiat eh ! et puis en plus il y a des phrases, que c’est mot pour mot du Conrad, rhôo mais c’est dingue eh ! ». Mais mise à part une magistrale adaptation du roman de Conrad, il est tout de même super chouette, ce film, qui m’a parfois rappelé Kubrick pour le côté trip à l’acide plus que pour la guerre du Vietnam. Il m’a donné envie de retrouver ce vieux (enfin, pas tant que ça tout de même) bouquin dans ma bibliothèque, et en lisant la quatrième de couverture _que je n’avais jamais lue, puisque de toute façon, il fallait lire le livre, autant plonger les yeux fermés_ oh surprise ! J’apprends que this novel avait été bathement adaptated by Francis Ford Coppola in his super cool deadly kinky film (c’était pas vraiment écrit comme ça mais en gros c’était le contenu) APOCALYPSE  NOW.

 

Persuadée que j’étais la dernière ghlandue de la planète à découvrir ce film, je ne m’apprêtais pas à y aller de ma petite critique, mais visiblement les cinéphiles aware de ce qui se passe dans le monde l’avaient vu il y a tellement longtemps qu’ils ne s’en souviennent plus du tout, trop bête hein ! Mais uneseule a eu le courage d’avouer que non, elle ne l’avait pas vu. Donc, spéciale dédicace à Lathanel qui en plus à eu l’amabilité (ou la politesse) de se marrer lors de mon explication. Je vais essayer de vous la faire (la critique) linéaire pour une fois, et pas découpée (NON, bande de vicelards, je ne veux pas me faire une critique horizontalement plutôt que de la découper selon ma louable habitude de psychopathe).

 

Donc c’est un capitaine (Willard ou un truc dans le genre) qui se faich’ comme un rat mort à Saïgon en attendant une mission. Un yankee of course. Atmosphère de déréliction moite qui monte au cerveau par les nerfs moisis, excès d’alcool, pétage de plombs languide et sang sur les draps. Enfin la mission arrive : il s’agit de liquider le colonel Kurtz. Carrière brillante, destiné à l’Etat Major, le colonel a brusquement (ou frusquement ^ ^) changé de comportement lors de la campagne vietnamienne et pris de plus en plus d’autonomie jusqu’à mener des opérations de son propre chef, avec ses hommes qui le vénèrent comme un dieu, il mène sa propre guerre, traquant les Viets jusqu’au Cambodge. Les derniers messages reçus semblent prouver qu’il n’est plus temps de le soigner à l’ellébore. A la fois poétique et absurde, il évoque ses rêves d’un escargot qui rampe sur une lame de rasoir, et qui survit, d’une voix lasse. Image très significative du mélange de langueur, d’avachissement, de tiédeur humide et de cruauté qui imprègne tout le film, on ne sait si les hommes se ruent à la mort comme des loups pour secouer toute cette moiteur mollassonne insupportable ou s’ils s’y vautrent pour oublier les atrocité qu’ils commettent.

Quoi qu’il en soit « la mission n’existe pas et n’existera jamais » mais notre sympathique capitaine est contraint de l’accepter. Il s’embarque à bord d’un rafiot de l’armée à l’équipage prometteur en catastrophes : an guise de « soldats » un navigateur noir taciturne (Philips), un cuistot de la Nouvelle Orléans que l’on appelle « Chef » et qui parle Français, deux ados, un jeune Noir de 17 ans, surnommé Clean, mais qui ne l’est ni dans sa tête ni dans son corps (surshooté), excité comme une puce, et un surfer, Lance, connu de toute la côte ouest, contemplatif sous acide qui porte une vision esthétique sur le monde et sur lui-même.

Tout ce beau monde s’embarque, bien résolu (sauf le capitaine) à ne pas se battre, à remonter tranquillement la rivière jusqu’au Cambodge, ne sachant pas pourquoi mais tuant le temps en explorant les paysages psychédéliques des paradis artificiels. Les rencontres vont se succéder, croissant dans l’horreur à mesure qu’ils remontent la rivière.

 

Le colonel surfer : pour passer un point chaud tenu par les Viets, les marins d’eau douce on besoin d’une couverture aérienne, la « cavalerie » du colonel Killgore (au nom doux aux oreilles comme le sang frais du matin). La rencontre à lieu dans un village qui vient d’être bombardé, du sang, des flammes, du napalm, de la tripaille et des feu de Bengale, au milieu des vagissements, le colonel distribue des cartes à jouer aux cadavres, les « cartes de la mort » (on se croirait dans un manga tout pourri !). Puis se précipite sur Lance qu’il admire depuis longtemps avec d’autres surfers du régiment sans se soucier le moins du monde de la mission de Willard. La guerre est pour ces hommes un vaste terrain de jeu, la seule loi étant celle du chef charismatique. Le lendemain, scène d’anthologie dont tout le monde à entendu parler et qui m’a pas mal déçue : bombardement d’un village Viet sur fond de chevauchée de la Walkyrie. Au passage, le message politique : regardez comme ce petit village vietnamien est calme est paisible (en fait il y a des mitrailleuses planquées partout), oh les petits écoliers en uniforme ! oh les belles jeunes filles en hao sai (ortho incertaine) ! oh le calme, la paix, l’harmonie ! puis boum, le vilain Wagner qui représente la barbarie de l’occident prétendant universaliser ses valeurs et qui rapproche les ricains des nazis. Et re boum, les gros avions pas beaux. Et surboum les bombes pas gentilles ! N’empêche, on se marre bien, c’est dégueulassement bien foutu : on voit la paix, on ne peux pas ne pas admirer l’harmonie du village, mais on ne peut pas non plus ne pas trouver ces Walkyries modernes puissamment bombantes (c’est le cas de le dire), et en même temps, la paix n’était que de la vieille propagande communiste, cause il y a des kalach par en dessous. Donc en fait z’est zuper zuptil, ach ! On a la totale : du surf sur les vagues pendant le bombardement, le lyrisme du parfum « victorieux » du Napalm par Killgore, les répliques qui tuent du grand gamin qui veut s’amuser sur sa planche mais le napalm fait tout foirer, et merde ! Evidemment que les bombes c’est un truc de gros bœufs lâches, mais bon, tout de même, cette division wagnérienne est bandante en diable ! La fin est tout à fait grand guignolesque, nous sommes dans une mascarade absurde, l’horreur clownesque : Lance et Willard se précipitent in extremis sur le bateau en piquant sa planche à Killgore qui les traque pendant plusieurs jours en réclamant sa planche, fuck it was a good one, par messages aériens.

 

Grandeur et décadence des bunnies : Bon, je sais pas si c’est vraiment dans l’ordre, mais le fait est que les passagers de l’Amiral Bragueton débarquent dans une base où l’on attend un show donné par le magazine Play Boy sur une estrade flottante « au grand kitsch américain ». Les playmates teasent les boys et là, c’est le drame : overdose générale de testostérone, émeute, les filles se sauvent en hélico et des petits malins tentent de les y suivre (mais ça rate), pendant ce temps là, l’équipage fait le plein de carburant et de came. Les deux camps suivant sont une représentation boschienne du chaos. Dans le premier, sous la mousson et pataugeant dans une bouillie visqueuse, les hommes sans chef sont livrés à eux-mêmes tandis que les playmates font les putes dans l’hélico méchamment cradossé, on atteint l’apogée de la misère morale. Dans le second, c’est le summun de la violence, dans des tranchées au milieu des feux de Bengale multicolores on s’entre tue dans l’anarchie la plus totale (à ce propos je me suis rendue compte que les Etats-Unis étaient en fait non pas un avatar de la dictature capitaliste tentaculaire mondiale mais un puissant facteur d’anarchie chaotique : la preuve au Vietnam, en Afghanistan, en Irak. En fait, les Etats-Unis sont dirigés dans l’ombre par des adorateurs de Khali, de Parachourama et de Lilith réunis don’t le but est de répandre le feu et l’ombre (aaaaargh un balrog !) sur terre. Donc en fait y sont kkkool ! Mais chut, ne le répétez pas, c’est ultra secret, méga esotérique tout ça…). On ne sait plus où est l’ennemi, s’il est là, mais on éjacule de la mitraille à grandes rafales. Et au milieu de tout ça Lance promène un sourire ahuri de LSD qui lui sort par les yeux, wouh la belle rouge (non, pas une vietkong à oilpé !) ooooh la belle bleue, extaaaaase !

Dans le genre comique on a aussi un paisible bateau viet qui descend la rivière avec plein de beaux fruits exotiques à bord, Clean qui se tape un bad trip et/ou une remontée de testostéro-adrénaline et qui nous descend tout ça en hurlant comme un malade d’une bonne rafale sans se rendre compte que ces machins ça tue pour de vrai. Resultat, sur une demi dizaine de Viets, un seul survivant planqué dans un bidon : un petit chiot adorable adopté par Lance.

 

Luxe, calme et volupté : les Français. Un passage très étonnant, à tel point que l’on se demande s’il ne s’agit pas d’un rêve halluciné de Willard. L’équipage débarque au milieu des brumes dans une propriété hors du temps, zone neutre au milieu de l’horreur et du carnage : le plantation d’hévéa d’une dynastie de colons français. Les lumières crépusculaires sont magnifiques, l’atmosphère de la jungle qui était débauche, avachissement et délabrement chez les yankees devient subtilité, sensualité, volupté. Le clan de Marais relève pour une part du fantasme américain lié aux visions de la France : élégance, conservatisme culturel, arguties politiques, fierté et indépendance, séduction, mais également d’une connaissance fine (pour un américain) de l’esprit français avec un humour accessible seulement aux francophiles (« communiste ! non, socialiste ! communiste je te dis ! de toute façon, pour Papa, Mendès France est un communiste… »). Le discours politique tenu est une très juste analyse de la situation, les paroles les plus profondes et les plus spirituelles de tout le film, il témoigne d’un très grand intérêt de la part de Coppola pour la culture et l’histoire française et constitue un excellent document sur l’histoire coloniale, la mentalité coloniale etc… Bref, ce passage est une ode à la France, juste, belle, assez émouvante.

 

Le bouquet final : Kurtz. Après des jours de navigations sous la pluie, la mitraille, dans le fantômes de la brume, les fumerolles multicolores et les spectres du LSD les trois matelots (comme diraient les Bretons) _les deux Noirs sont morts_ sont accueillis par une population hagarde, un journaliste qui s’est perdu sur la route de Katmandou , des cadavres pendus aux arbres (« c’est quoi le truc qui pend là bas » dixit Rose, mais pas devant le film, enfin passons), des têtes qui ornent les marches d’un temple envahi par la jungle (sympa comme déco, ça peut être une idée pour Noël : accrochez des têtes réduites à votre sapin, et les têtes coupées, dans un jardin, c’est franchement mieux que les nains, les lions-lions ou les putti en plâtre). Bienvenu chez le colonel Kurtz ! Je ne vous raconte pas la fin tout de même. Quelques mises en bouche esthétiques : l’Angkor fantasmé de tous les aventuriers, avec le gourou charismatique et cruel, nietzschéen au possible (il va falloir que j’arrête d’employer l’adjectif « nietzschéen » comme synonyme de bien, tripant, chouette, bath, bandant, bombant, trop d’la mort qui tue, enfin, académiquement, ça passe mieux), du sang partout, sur les murs, sur les marches, dans les arbres. Silence, contemplation, fascination. Fêtes que l’on se plaît à imaginer orgiaques, mises à mort.

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