Qui ne s’est jamais amusé à éviter toutes les lignes, rapiéçages d’asphalte et fissures sur 20m de trottoir en pensant que s’il y arrivait, le dentiste ne lui ferait pas mal en arrachant sa dent de sagesse, ou pensé que s’il rentrait dans le lycée du pied droit, c’était bon signe pour le contrôle de géo, ou encore que si la femme qui marchait devant se retournait, cela serait une signe néfaste, d’où la nécessité de courir comme un dératé pour la doubler etc… et si on se loupe, ça n’est pas grave, une petite voix est toujours là pour nous dire que c’est vraiment n’importe quoi ces jeux ? Bon, d’accord, il y en a qui ne font pas ça, ce sont des gens trrrrès sérieux, trrrrès rationnels, des vieux qui ont perdu l’esprit païen de l’enfance. Voir, pour de rire, des signes dans le vol des oiseaux, dans les panneaux indicateurs et autres affiches, dans le numéro d’immatriculation des voitures est un jeu qui ré enchante le monde, qui nous donne l’impression d’être encore dans un cosmos, un monde qui sans cesse nous fait signe à travers des symboles. Le jeu enfantin et la folie nervalienne participent en fait d’un même processus de pensée magique, de pensée de contes de fées et romans courtois où il faut savoir lire les signes des fées plus que les paroles des hommes, et où une quête peut être accomplie grâce à un vœu respecté, et même souvent par la seule grâce magique de ce vœu. Ainsi un poète (je suis presque sûre que c’est Nerval, en tout cas cela lui ressemble beaucoup) lisait le nom d’Isis dans la date 1515, ainsi Charles Manson croit que les Beatles sont les quatre cavaliers de l’Apocalypse qui s’adressent à lui à travers « Helter Skelter », ainsi des jeunes gens sont pathologiquement atteints de TOCs qui leur dont multiplier les rituels « magiques » et on pourrait trouver encore bien des exemples montrant que si la pensée magique peut être une poétisation ludique du monde, elle peut aussi entraîner la schizophrénie (je me souviens avoir lu cela jadis dans l’Universalis où je ne sais quel autre tas de papier en refusant de croire ce jeu aussi potentiellement sérieux et dangereux). Pour finir ce micro chapitre, il peut être amusant ou un peu plus de croire que le corbeau qui vient de croasser de si près s’adresse à nous amicalement et que cette journée va être bénie (et goth) ou de laisser « les fées » nous faire signe dans un choix anodin (du genre « vais-je choisir la chambre 21 ou la chambre 17 ? La 21 car c’est un multiple de 3 ») cela devient plus embarrassant lorsque la préparation à un concours se résume à des efforts quotidiens pour ne pas laisser apercevoir ses cheveux dénoués, des bonds pour atteindre la troisième marche avant que la porte d’entrée ne claque ou se précipiter sur la chaîne Hi-fi pour ne pas entendre une certaine chanson. Parfois, le rationalisme est libérateur !

Donc joie, joie, pleurs de joie, je vais pouvoir à nouveau, après deux ans de bondage capillaire, jeter aux feu les vieilles superstitions et headbanger comme une damnée !

A propos de headbanger (admirez la transition) j’ai trouvé TOUT A FAIT PAR HASARD (allez, il y a bien une personne qui va me croire…) une vidéo sur youtube qui m’a fait hurler de rire dans un café internet comme j’ai rarement hurlé de rire (ces pauvres Chinois n’ont pas dû comprendre pourquoi une grande masse noire et chevelue s’agitait en se marrant, casque sur les oreilles, devant un concert de métal). Visiblement je ne suis pas la seule à laquelle la beauté révolue et souillée par trop de bière de Shagrath dans ses jeunes années inspire quelques fantaisies à base de sang et de sueur (et de bière), donc une charmante internaute répondant au doux et suave pseudo de Demoness (bénie soit-elle sur 3 générations) a eu la merveilleuse idée de pondre la vidéo la plus loufoque de l’histoire du black métal en mixant des films de concert, d’interview, de coulisses sur une musique des plus… inattendues ! Pour la petite histoire, la vidéo, lancée il y a un an, a fini sur le site officiel de Dimmu Borgir, ce qui est déjà la gloire énoooorme !!! Je vous laisse découvrir la chose, le début est chiant (à part que l’on voit Shagrath barboter avec un chapeau à la con sur le tête, ce qui est assez désopilant) because c’est sur une musique d’Enya, quintessence du celtico-chiant à trois balles, mais à partir de la minute 1 :10, ça devient tordant. Enfin, moi, ça me fait rire (j’ai un humour très pourri, je vous prévient, donc bon…)

Voici le lien  http://fr.youtube.com/watch?v=3e5Q1pZiWoU

Et si ça ne fonctionne pas, tapez « Secret Sexy Dream » (d’où le titre) sur notre amie GoGhoule, c’est ce qui apparaît en premier (la vidéo), et surtout n’allez pas voir les autres liens, bande de pervers polymorphes !

Enfin, le prochain article sera un dessin, que j’ai promis depuis au moins 6 mois, héhé !

Au programme de l’été, il y aura aussi une histoire de monstre issu des accouplements contre nature d’un porc epic, d’un panda et d’une Viking, des chroniques de Transylvanie et… grande première… des critiques LITTERAIRES (incroyable mais vrai !) enfin, pas de la grande littérature non plus, ne rêvez pas !

Non, ne repartez pas, promis c’est pas du philosophico-historique chiant à la Arendt ! Jeudi, j’ai enfin eu l’occasion de pousser les portes tant fantasmées du Black Dog, que mon imaginaire débridé avait représenté depuis trois ans sous les lumières sanglantes du Lost Dogs, le bar SM de Rapaces de Dufaux et Marini pour ceux que la khâgne ne force pas à une inculture crasse (khrassssssssssss). Depuis que je passe régulièrement un temps, sensé être consacré à lire d’abrutissants académismes, sur le blog de Louna (ceux qui ne connaissent pas prouvent leur manque absolu de curiosité intellectuelle puisqu’il est dans mes liens depuis un temps certain), je remarque que notre cravacheuse aux cheveux de sang passe quant à elle tout aussi régulièrement son temps à vider des pintes au Black Dog en fort galante compagnie de Slo. Donc, c’est trop bête, me suis-je dit in peto, va falloir que je me décide un jour à entrer dans ce pandémonium au lieu de passer tous les jours non pas la porte mais devant.  

Eh bien figurez vous que, pour fêter la fin des Concours Blancs, les joyeux compères Slo et Louna ont décidé de squatter l’endroit en organisant la soirée « Chaos inc. ». Il ne me manquait plus que de la compagnie, car boire tout seul, c’est vraiment glauque : l’ami Helcaraxan a eu, inespérément, tellement miraculeusement que je soupçonne une intervention de Lilith, l’extrême bonté de me suivre dans la cave du Black Dog. Le temps d’acheter un paquet de marshmallows à des cons qui n’avaient pas de fraises tagada, nous nous dirigeons d’un pas conquérant vers la rue des Lombards, et, enfin, tadzaaaaaaaaaaaam… nous voici à l’intérieur.              

J’étais sûre d’adorer, et en effet, tout de suite je me sens en harmonie parfaite avec le lieu, Helca’ itou. Du gros son, de la bière : que demander d’autre ? La kamaraderie barbare des pogos allemands peut-être. Mais attendez trois secondes que nous allions chercher nos bières, que nous nous installions, d’abord hors de la salle principale où freskaient Louna et SLO, moins bien car la musique nous parvenait affaiblie et que nous étions pas vraiment dans le coup, mais les tables étaient suspendues au plafond par des chaînes, et tant qu’il y a des chaînes, il y a des l’espoir, que nous ôtions nos manteaux, que je me décide à saluer les freskeurs et à, modestement, présenter mon offrandes que ces démons du dessin acceptèrent dans leur asmodéenne magnanimité. Et là, boum, le Grand-Maître-des-Ondes-Chaotiques, Arioch, nous tombe cordialement dessus et la soirée commence à être puissamment mortelle ! Jamais (sauf dans les pogos allemands comme susdit, et Christiania, comme susdit itou) je n’ai trouvé une telle kamaraderie spontanée, entre les vagues d’enthousiasme général provoquées par Maître Arioch, les hurlements anarchiques (et anarchistes), la joie d’une culture commune (ok, là je pédantise à mort, mais que voulez-vous, un an et demi de prépa, forcément, ça déteint, même si on se préserve à coup de « counter culture from the underground »), Naheulbeuck, le med-metal teuton, le med’ en général, Warhammer, Nooz la vaillante, mais aussi ultra chouette, des Monster Cupcakes, et laste beute naute liste, l’éclosion d’un chef d’œuvre en live (mes photos sont toutes pourrites, mais il y en a de bonnes ici : http://sl0una.canalblog.com/archives/2007/12/21/7309191.html#comments). La domina kgbo-gestapienne m’a fait fortement penser à la mythique Irma Grese, avec en fond Tanz mit Laibach, groupe d’indus slovène sur lequel vous aurez plus d’infos ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Laibach_(groupe) , et que nous avons au début pris pour du Rammstein des premiers temps à cause du côté « totalitaire », d’où le nom qui a failli être donné à la soirée, mais finalement Chaos inc c’est bien mieux, à l’image de la magistralement bourrine programmation zikale du tonnerre de Thor qui a joyeusement mélangé In Extremo, Tanzwut (du med’, Herr Manelig en foooooorce), Laibach, Metallica, Chop Suey revisité (j’ai oublié par qui), les Monster Cupcakes (www.myspace.com/monstercupcakes ), le Naheulband (on a tous braillé comme des barbares ^^) et j’en passe des tout aussi chouettes. Un grand moment : « chanter » la chanson des nains (« Nous sommes les nains sous la montagne ») avec Arioch et Helca’ en buvant de la bière qui me dégoulinait sur le menton (où l’on regrette d’être une fille et de ne pas avoir de barbe) ! Et j’oubliais de dire qu’une demie heure environ après notre arrivé, nous avons trouvé des places dans la salles principale, et que donc tout était parfait. )

            J’ai retrouvé l’ambiance christianite : on se pose, on parle de tout, les gens sont cool et passionnants (ce qui est rare, enfin, c’est une asociale qui parle, donc à relativiser) et anar’, on sent le tabac et le joint à trois mètres quand on sort, la vie, la vraie !!!

Pour conclure, vivent Louna, Slo, Arioch et Nooz !

Vive le Black Dog !

Et surtout CHAOS RULES !!!