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22 septembre 2015 2 22 /09 /septembre /2015 15:44

Ces derniers jours j'ai suivi quelques heures de cours à Paris IV, à la Sorbonne donc. Il s'agissait de mes premiers cours depuis 2010. Entre temps j'ai suivi l'enseignement à distance, ce qui m'allait très bien (la pensée de l'enseignant y est rassemblée, condensée, on peut donc aller bien plus vite et saisir l'essence, et surtout on n'a pas à faire face aux hordes estudiantines).
Après une prépa dans un établissement aux locaux assez sympathiques (classiques à l'extérieur, moderne et sans beaucoup d'âme à l'intérieur, mais confortables), quelques tentatives lamentables et vaines de tenir plus de 3 mois dans des facs modernes, froides, hideuses et surpeuplées, j'ai ENFIN dépassé le cerbère que constitue la redoutable Gallerie Richelieu, celle où l'on attend 4 heures pour se faire traîter comme un limaçon de salade moisie par un personnel sous-numéraire et donc exténué.
Est-ce que cela veut dire que c'est bon, je suis inscrite, youpitralala ? Pas le moins du monde, et je pense d'ailleurs que mon inscription ne pourra se faire, mais en attendant, je suis tout de même les cours. Au cas où je serais acceptée, il serait dommage de manquer la première semaine.


Le premier constat est donc une agréable surprise : les locaux, après avoir subit des travaux et une ré-organisation kafkaïenne (du style : cours dans un cinéma), sont somptueux, et, à défaut d'un enseignement de qualité (à -très rapide et incomplète- première vue, Paris IV ne vaut pas plus que toutes les autres fac parisiennes, ni plus que celle de Dijon, par exemple, à part architecturalement, donc), on peut rêvasser dans sa cour, dans ses magnifiques amphithéâtres à des reconstitutions historiques, aux scènes qui ont pu y trouver lieu dans les décénies et siècles passés.


Le second constat m'a quelque peu estomaquée, il s'agit du sans-gène et de l'insensibilité du bon tiers des élèves. On sait que la fac n'est pas comparable à une prépa ou à un lycée, que les cours sont plus "à la carte". Un professeur l'a même précisé aujourd'hui, parlant du fait que si deux cours se chevauchaient, ça n'était pas un drame : quand j'étais à votre place, disait-il, nous avions tendance à considérer que nous n'apprenions ni ne résistions mieux en suivant tous les cours, bien au contraire. Mais s'installer dans les 6 premiers rangs, choper le plan de l'année et la biblio, puis se tirer, sans honte, après 10min, ou même 20min, au nez et à la barbe du professeur, je n'avais jamais vu cela. Le cours ne durait qu'une heure, et sachant qu'il nous faut galopper d'un amphi à l'autre, sans pouvoir prendre de pause, les professeurs sont très soucieux de l'horaire : ils arrêtent de parler à 55 au plus tard. Même si le cours avait été pire que lamentable, était-il vraiment impossible de patienter UNE HEURE (ce qui n'est vraiment rien en matière de cours) ?
Il n'y a que trois professeurs auxquels j'aurais fait (et avec joie) cette insulte, et c'était parce qu'ils étaient humainement des raclures de bidet, et à l'enseignement ce que Loana est à la chanson française (elle a bien du chanter quelque chose, je n'ose aller vérifier). En rien les braves professeurs de Paris IV ne semblaient mériter ça. Bref, je n'ai pas trouvé ce comportement très humain (à la limite, si on compte partir, on se met tout au fond et on se casse discretos, pas au troisième rang ! Un peu de considération, merde ! )


Le troisième et dernier constat porte sur le mode même de l'enseignement moderne, de la primaire aux études post-master.
Je n'y avais jamais trop songé, et, jusqu'à ma sortie des rails et du modèle classique, ledit modèle me convenait très bien : j'ai toujours eu de bonnes notes, tout allait bien. C'est sans doute le fait d'apprendre par correspondance, donc de ne plus avoir à passer par la notation frénétique d'un cours donné par un professeur face à un minimum de 30 personnes, qui m'a rendu la chose étrangère et donc analysable. Je vais sans doute enfoncer des portes ouvertes à coups de bélier, et ça a sûrement été théorisé ailleurs avec bien plus de sources, d'études, d'expériences. Je ne fais que partager ici mes pets de cerveau, mais cette façon de faire (la prise de note) m'a soudain semblée non solum contre-productive, sed etiam aliénante.
Lorsque je prends des notes, mon but est de reccueillir le plus possible du discours, et c'est sans doute moi qui suis en tort, sans doute faut-il prendre plus de recul, voire ne prendre aucune note pendant le cours, puis noter ce dont on se souvient et que l'on a re-analyse, après le cours. Une telle méthode est rendue impossible par la succession ininterrompue de cours. Le resultat est que cette notation est dépourvue d'esprit critique, et tout simplement de raisonnement, d'appropriation du savoir : on note servilement un discours. On espère le comprendre quand on le relira chez soi, le soir. Si on le relit le soir. Avec plus de sept cours par jours, la chose ne va pas forcément de soi.
A l'inverse, quand je lis un cours rédigé, ou un manuel, je peux prendre une certaine distance, qui me permet d'assimiler le savoir. Et cela ne va pas moins vite que suivre un cours en personne, au contraire (il n'y a pas de digression, pas de blagounette, pas de pause, pas de redites, ou alors des répétitions stratégiques pour s'assurer que le savoir est acquis).

Il me semble donc que l'idéal de la transmission de savoir serait un cours oral délivré d'un professeur à moins de dix élèves, pendant une heure. Après cela chaque élève produirait un résumé oral, à tour de rôle, et éventuellement, au terme de ce "tour de table", serait autorisé à prendre quelques notes de l'essentiel. Evidemment, cela suppose des effectifs bien moins larges.
Ce qui entraîne la question de la nécessité de tous les diplômes universitaires contemporains (faut il VRAIMENT un master pro de vente, de marketing, ou je ne sais trop quelle fantaisie, pour établir une stratégie commerciale ? Les plus riches marchands levantins n'avaient pas "appris" le sens des affaires dans une école) et surtout de leur "démocratisation" : pourquoi vouloir, par exemple, que 80% d'une génération ait son bac, ou même 70%, ou même 50% ? pourquoi contraindre les esprits à l'académisme ? Cela porte en soi le préjugé selon lequel les études académiques sont ce qui se fait de mieux pour l'esprit humain, valent mieux que la pratique d'un artisanat ou d'un art dès l'adolescence.
Se dire que les études secondaires ne sont peut-être faites que pour 50% ou moins d'une classe d'âge n'est en rien élitiste, bien au contraire, il s'agit de se rendre compte que le lycée n'est en rien "supérieur" au labour, à l'artisanat etc... que le travail de la main n'est pas moins noble que celui de l'esprit.
Alors on pourra peut-être avoir un enseignant pour dix élèves et avoir un réel "travail de l'esprit" une vraie transmission et pas la transcription servile et à peine comprise d'un discours.

Une autre possibilité, plus pratique, serait de donner une liste d'ouvrages à lire, seul, et de sanctionner cela par un examen final, ce qui est exactement le principe des études à distance, si l'on considère le cours écrit comme un manuel. Dans tout les cas cela me semble valoir bien mieux, intellectuellement parlant, pour l'assimilation du savoir, qu'un cours magistral, sorte de cimetière de la pensée.

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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 10:22

Suite de la liste anti-réflexive de mes agacements fessebouquéens (la première étant à un article d'écart, je ne vais quand même pas me fendre d'un lien-qui-n-en-est-pas-un)), et de la légéreté estivale de ce blog.
Avec cette fois les inspirations que vous m'avez soufflées sur FesseBouc précisément.
Mais commençons par un agacement qui ne l'est pas (soufflé) et auquel je dois la motivation pour m'y re-coller :


* le prêt-à-penser de la toile à coups de phrases courtes sur des photos niaises

Egalement nommé "citations inspirantes".
D'une part, elles sont fausses ou mal attribuées (ou pas attribuées du tout) dans 70% des cas, et dans les 30% restants, elles sont sorties de leur contexte, donc 50% de contre-sens. Pour 85% des images, ça n'est donc même pas une "citation" digne de ce nom. Et pour l'inspiration, les seules choses qu'elles m'inspirent sont un profond dégoût, une grande gêne pour la personne qui non seulement aime la merde, mais l'étale par tout, une sourde envie de me défaire du contact de ladite personne intellectuellement coprophile (avant de me souvenir que, du calme Joe, je l'apprécie pour d'autres raisons), et enfin une certaine satisfaction de n'être encore corrompue par cette zombification, cette nécrose neuronale (de même que la vision d'un corps lépreux a tendance à nous réconcilier avec le nôtre).

S'il vous plait, camarades, arrêtez de nous imposer votre suicide cérébral.
Que vous lisiez ces merdes, soit, on a tous nos goûts tordus, je n'évoque pas la moitié des testalakons que je fais, par exemple. De même qu'on en vient à lire de la daube dans les salles d'attentes, alors qu'il y a aussi des canards plus lisibles dans la même pile.
Que vous l'appréciez, que vous soyez véritablement "inspirés" par cette sanie... là ça commence à devenir grave, pour moi c'est comme goûter son propre sperme, manger ses crottes de nez, on renifler sa transpiration : C'EST DEGUEU BORDEL !
Imaginez vous faire ça (désolée si vous veniez de manger), et prendre une photo et le mettre sur FesseBouc ! Voilà... eh bien c'est pareil, intellectuellement. Respectez-vous, respectez nous : ne le faites pas !

Variante :
* les "Le saviez-vous", encore pire (je ne pensais pas que c'était possible avant d'en voir poper un sur mon fil d'actus), la lie de l'information, les sommets du bullshit, la fosse des Mariannes de la pensée. Intellectuellement, c'est l'équivalent de violer un chaton (et poster la photo sur FB, évidemment)


* Tout ce qui concerne votre vie sentimentale :

Dans ma dernière liste j'évocais les témoignages publics d'affection dans le monde numérique, et leur indécence.
Notons que les témoignages publics de solitude sont tout aussi pathétiques.
Et là, je bats ma propre coulpe, ayant tendance à y tomber sur le ton de l'humour, aveuglée que je suis par la drôlerie apparente de telle liste buzzfeed sur le célibat endurci, ou par tel pet de cerveau coincé entre deux synapses.
Dès que je vois ça chez une autre personne, en termes de communication je pense illico "desespéré-e" "envoie des signaux en mode chien-ne". Ce qui peut très bien ne pas être le cas, vu que je ne pense pas que ça soit le mien, mais deux choses : ça peut très bien être le cas inconsciemment, et surtout, n'oublions pas le bon vieux proverbe Castithan "Paraître, c'est être, que j'ai déjà développé ici : 
http://roter.schnee.over-blog.com/article-comme-si-tous-pouvaient-nous-voir-tout-le-temps-119159321.html
Pour le tl,dr : il ne s'agit pas d'être superficiel, mais de reconnaître les interractions entre la posture et l'état d'esprit. Hors de l'évident "celle-là trahit celui-ci", il se trouve aussi qu'elle INFLUENCE, qu'elle module celui-ci : se donner les apparences de la dignité en fait acquerir, et d'ailleurs, c'est bien un de ses aspects que maintenir une apparence droite, aimable, noble sur une Chaos putride. Cf "Show must go on" de Mercury. Notre époque glorifie l'étalage de tripes sur la table, et la crémation de tous corsets, surtout ceux de l'âme, sur ce point comme sur un certain nombre d'autres, je préfère être anti-moderne.

Il me semble encore que la pudeur, que l'on applique trop souvent au corps, doive aussi, et surtout, s'appliquer aux sentiments. Je n'ai jamais trop compris les civilisations où les femmes couvraient leurs cheveux mais hurlaient leur douleur à gosier déployé. A mes yeux, il n'y a pas une grande différence entre passer à table torse nu et montrer ses larmes en public : ça n'est pas "monstrueux" mais ça craint (oui pour moi on peut bien se mettre torse poil pour faire des grillades, ou pique niquer sur la plage, mais là où il y a table, il y a chemise/t-shirt), et ça vaut pour la joie : être satisfait, soit. Hurler comme un goret, se rouler par terre, kyaaater comme une fangirl... non, c'est exactement comme faire l'hélicopter avec sa bite.


* le lynchage "anonyme" par statut

Je ne parle pas des récits de vos mésaventures IRL avec quelques sombres rebuts de l'espèce humaine, mais bien du règlement de différents via statut FB assassin.
Je sais bien que c'est très souvent justifié puisque parfois je connais l'affaire, ou la personne visée, et approuve entièrement le bon lynchage mérité. MAIS c'est aussi offrir une occasion supplémentaire (et on sait qu'elles ne manquent pourtant pas) à la foule de l'ouvrir en grand sur une affaire dont elle ne connait rien.
La plupart du temps cela concerne le milieu particulièrement pourri de la photographie, avec des photographes qui demandent à la foule extatique et adoratrice "que penser d'une modèle qui a telle et telle attitude", s'en suit une lapidation en règle, par des personnes qui n'ont strictement jamais foutu un pied dans un studio photo ou sur un shooting... On a aussi le cas dans l'événementiel et le cosplay...
Encore une fois, je ne dis pas que les attitudes épinglées ne sont pas détestables, mais offrir ça en pature à la masse assoiffée de ragots et mauvaises réputations, c'est UN PEU facile (et un peu consensuel).


* l'absence totale de vérification des sources

Une personne qui prend le Gorafi sérieusement, bon, c'est drôle (j'ai moi même pris The Onion au premier degré une fois, aveuglée que j'étais par mon enthousiasme, je fus ridicule, ce qui n'était ni la première, ni la dernière fois, j'ai ri un bon coup, hop, ça arrive).
Une personne qui poste des articles de "santé nutrition" à REPETITION, là non, stop, arrêtez avec ce torchon... La même pour tous les sites conspirationisto-outrancier (je ne dis pas qu'un site / blog / journal n'est pas crédible parce qu'il est très orienté politiquement, au contraire, et c'est chouette d'avoir un point de vue autre qu'UMPS, mais certains craignent à fond tout de même). Ce qui m'entraîne tout naturellement vers...


* le militantisme CONSTANT

Avoir des opinions, c'est chouette, défendre des causes, c'est top. Le faire de façon variée, à travers plusieurs media et registres différents (parfois une BD, parfois un article profond, parfois un docu etc...) c'est nickel. Bravo à vous.
Ne faire QUE ça, même si vos luttes sont diverses (féminisme/anti-racisme/anti-spécisme/anti-capitalisme ou défense du patrimoine/anti-islamisme/fierté identitaire/anti-mondialisation/écologie ou anarcho-égalitarisme/anti-nucléaire/anti-sionisme/altermondialisme/pro-corida/anti-pesto, whatever...) là ça pète les gonades à la hache de pierre.
C'est très tentant pour les "nouveaux convertis", et ce fut aussi mon cas au moment où j'ai fait de mon féminisme "de mode de vie", de cette chose qui a toujours été ma manière de voir le monde mais sur laquelle je ne mettais alors aucune étiquette (et j'avais bien raison, et y retourne peu à peu, déçue que je suis par la crasse qui prend en ce moment le beau nom de "féminisme"): pendant quelques mois, peut-être années, j'ai spammé FesseBouc d'articles, vidéos, listes drôlatiques, sur ce sujet. Ce qui a saoulé certaines personnes, chose que je comprends désormais : si vous m'avez dégagée de vos contacts à cette période, et que j'aie ragé, voilà, je l'admets, j'avais tort.
Mais pire que le "militantisme du net", et pire que le "lynchage d'autrui via statut", le combo des deux, attention :


* la chasse aux sorcières virtuelle

Concentré assez répugnant de "révolution point com" et de "foule en délire se trouvant un bouc émissaire".

D'une part, les eco-warriors en ligne, NON. Surtout sur un ton moralisateur "je contemple la masse de haut" en invitant très énergiquement à signer un putain de pétition débile qui aura autant d'effet qu'un pipi de chaton dans l'océan.
Tu veux l'ouvrir, eco-warrior ? Donne-nous rdv aux manifestations, aux regroupements EN VRAI, dans la rue, auxquels tu participes.
Parle nous des solutions que TU as trouvées, et que tu mets en oeuvre au quotidien (j'en profite pour saluer les amis qui m'ont parlé de permaculture, et qui postent des photos de leur jardin ! Bravo à vous ! ).
Mets les liens vers les causes que tu soutiens financièrement, après avoir bien vérifié où allait l'argent.
Bref, fais des choses concrètes, et donne nous les infos pour en faire autant, mais arrête de rager parce que "on a tiré sur une pauvre bestiole, c'est afreux ma brave dame". (ou alors prends ton fusil, Grégoire, comme dit la chanson, et va tirer sur les tireurs, sur le terrain de vie desdites bestioles)

D'autre part, le lynchage du bouc émissaire par la foule en délire.
Là on nage dans l'hystérie collective, chacun veut en être, chacun ranchérit... et plus on est dans l'émotif, mieux c'est. Typiquement dans cette histoire de vieux lion chassé en dehors de sa réserve. Oui, c'est pas très cool. Mais si on voyait la moitié des célébrités et des masses qui hurlent pour avoir la peau du chasseur faire la même chose contre, je ne sais pas, Monsanto par exemple, ça serait peut-être un poil plus utile. Mais non, on est dans le symbole, dans l'affect, ce lion avait un prénom (donné par les humains, dans un but de com' tout de même hein, le lion, qu'on l'appelle Kevin ou Jean-Eudes, il s'en fout allègrement), une histoire touchante, c'est parti pour faire pleurer dans les chaumières. Alors on va harceler le pauvre type (dans tous les sens de cette expression) alors que les grands responsables de mines qui déforestent, d'OGM et de pesticides qui empoisonnent, peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Bien, la populace, bien. Il ne manque plus qu'un putain de film Disney sur ce lion, ça sera parfait.

A propos de harcèlement en ligne, sans côté idéologique cette fois, je voudrais citer le cas de Matt Ward, game designer et auteur assez tristement célèbre, aciennement employé chez Games Workshop.
C'est l'exemple type pour comprendre le mécanisme décérébrant de la foule, la façon dont elle déshumanise sa victime, pour n'en faire qu'un symbole, une pinata à frapper, sans JAMAIS se mettre à la place de l'homme derrière le nom.
Matt Ward était responsable de certaines énormités, et de surplus de badasserie dans les codex auxquels il contribuait. On lui a reproché de déséquilibrer les armées, de violer le fluff, de rendre les choses à la fois simplistes et exagérées (comique quand on voit la voix prise avec Age of Sigmar : encore plus exagéré, encore plus simple... on se dirige tranquillement vers le niveau Action Man). Oui, c'est pas top... Est-ce un putain de crime contre l'humanité, méritant de faire de "Matt Ward" une expression, une insulte, un meme ? NON.
Pas grand monde, dans le milieu, ne se rendait compte de ce qui pouvait se passer dans la tête de cet homme quand il tapait son nom sur goghoule. Des trucs pareils peuvent très facilement pousser au suicide. Que Matt Ward ne soit pas un génie de la création de jeu, peut-être, que ça soit un mec passionné, consciencieux, qui a essayé de faire son job (créateur de jeu, bordel, pas président des Etats Unis ! ) du mieux qu'il pouvait, très certainement. Bref, un type qui a toute mon estime.

Et voilà, hop, fini pour ce second opus... S'il y a un troisième, ça ne sera pas tout de suite, je ne passe quand même pas ma vie à rager comme un putain d'Angry Marine.

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25 juillet 2015 6 25 /07 /juillet /2015 09:34

En une semaine, deux entretiens se sont mis à circuler parmi mes amis et contacts : celui de Lou Doillon sur le "féminisme" dans la pop-culture américaine, et celui d'Alan Moore sur les films de super-héros.
Les réactions à propos d'Alan Moore semblent être plus mesurées, sans doute parce que les remous sont plus récents, et aussi parce que le niveau intellectuel des personnes s'intéressant à l’œuvre de Moore est assez peu comparable avec la fange de la masse grégaire du féminisme (lisez la suite avant de rager, merci).

Mais dans les deux cas, avec pas mal de nuances, je me suis trouvée plus ou moins d'accord avec les personnes interrogées, à propos de bulle des comics ou de culs amerloques, de rondeurs, donc, et voudrais dire ici pourquoi.


Commençons par Doillon, pas à cause de son genre, mais parce que l'affaire a fait rage un peu plus tôt, et de façon parfois assez basse du front. Je ne parle pas espagnol, donc je vais devoir m'en référer aux citations sorties de leur contexte par les journaux francophones.
“Je me dis que ma grand-mère a lutté pour autre chose que le droit de crâner en string.”
On a reproché à Doillon de tenir ces propos alors qu'elle même avait posé nue etc...
Sauf qu'il y a une grande différence entre du nu artistique esthétique et un string rose fuchsia ultra vulgaire utilisé pour remuer du cul.
C'est d'ailleurs typiquement états-uniens de ne pas voir cette différence et de censurer le téton pour le téton, le pubis pour le pubis, comme on peut en voir dans tous les musées, aux départements antiques et modernes, peinture et sculpture... en laissant passer les reins creusés / string tendu / microbikini-qui-ne-cachent-que-le-diabolique-téton / doigt dans la bouche / yeux implorants vers le haut (parce que la position de l'homme est forcément dominante et supérieure).


(On saluera Angela Merkel en passant, cette femme a la classe \o/ ! ) 

Qu'une femme se balade à poil n'a RIEN à voir avec le féminisme. Du nu, il y en a depuis les Venus rupestres. Que les grandes hétaïres aient une influence considérable sur la culture n'en a pas plus. En cela, les pop-stars actuelles seraient les héritières bien dégradées intellectuellement des courtisanes passées. Rien de nouveau sous le soleil.
Ce qui PEUT être féministe dans le fait de se balader peu vêtue, c'est que la femme de la rue le fasse, et que cela soit culturellement accepté sans qu'elle risque des propos déplacés ou des agressions sexuelles. Ce que fait le 1% n'a strictement AUCUNE incidence là dessus, pour la bonne raison qu'il le fait depuis des siècles et que rien ne change pour "la masse". Les châtelaines peuvent exhiber leur blanche poitrine ornée d'anneaux d'or, et ne recevoir hommages que dans les codes de la fine amor, les vilaines se feront toujours culbuter sur une botte de foin, sans aucune considération pour un éventuel consentement.

Non, ce qui se déroule ici n'a RIEN à voir, à mon avis, avec le féminisme, mais tout avec un modèle culturel. Le modèle culturel européen, des femmes artistiquement nues, de Diane de Poitiers à la Nouvelle Vague en passant par Klimt et Bunuel, sans que cela ne choque grand monde, ce modèle nonchalant, détaché, un peu désabusé, jouisseur et pessimiste, contre le modèle américain du twerk, du sourire Colgate, du bronzage obligatoire, des strings fluo et de l'optimisme laborieux et commercial.

Bref, c'est une affaire de goût, et de niveau culturel. Et là, même si je trouve que Doillon s'est trompée en parlant de "féminisme", que, comme il a été souligné ici et là, se tirer dans les pattes au sein d'un mouvement est toujours très con et ne soutient, finalement, que les causes adverses, si on remet le débat là où il doit être, sur le plan du goût et des systèmes culturels, eh bien je suis d'accord avec notre Lou nationale.
Parce que oui, même si je PEUX trouver certaines starlettes efficaces dans les titres qu'elles n'ont écrit que dans 5% des cas (par exemple Britney Spears ou Madonna, ça divertit, ça détend, ça stimule, c'est efficace), l'univers esthétique de ces Beyonce-Minaj-Aguilera-Shakira me donne franchement la gerbe. Après, ça n'est pas pour ça qu'on ne peut pas s'amuser avec, le reprendre, le parodier, de temps en temps (je plaide coupable de port intempestif de chaps en vinyl rose sur fundoshi...). Et ne parlons même pas de musique...

"On me dit que je n’ai rien compris, que c’est une vraie féministe parce que dans ses concerts il y a un énorme écran qui le dit. C’est dangereux de croire que c’est cool” dit Doillon à propos de Beyonce. MERCI !
C'est exactement ça le problème : la culture ricaine traite le féminisme comme une marque, un label, un slogan pour nous refiler sa daube calibrée et ultra vulgaire. Ne nous laissons pas gaver comme des veaux, camarades féministes ! Je suis la première à passer BEAUCOUP trop de temps sur Buzzfeed, mais je le fais toujours avec un recul critique : ne laissons pas la culture du bling, du faux, du formaté nous dicter ce qu'est "le féminisme" ou coller un peu n'importe comment cette étiquette, un peu comme celle de "top50" ou de "vu à la télé" pour nous refourguer ses sanies culturelles.


pas la même chose... (j'ai foutu Azalea en miroir pour comparer des corps comparables)  

Et pour finir, c'est totalement subjectif, et je SAIS que le féminisme à pour but que chacun et chacune puisse mener sa vie telle qu'il ou elle l'entende. Et si cela se conforme parfaitement aux codes patriarcaux, tant mieux pour eux, ça n'est pas à nous de juger. MAIS, quand j'entends des trucs comme
"Yes I do the cooking
Yes I do the cleaning
Plus I keep the na-na real sweet for your eating
Yes you be the boss and yes I be respecting
Whatever that you tell me cause it's game you be spitting"

j'ai de lourdes tendances à entsichere(r) mein Browning, comme dirait l'autre.



Passons maintenant à Moore, qui s'inquiète de la mode actuelle et selon lui décérébrante des films de super-héros. Son entretien date de 2014, et comme ses fans ne sont pas, eux, totalement débiles, cela ne crée pas de polémiques, mais j'aimerais tout de même souligner quelques idées :

"I found something worrying about the fact that the superhero film audience was now almost entirely composed of adults, men and women in their thirties, forties and fifties who were eagerly lining up to watch characters and situations that had been expressly created to entertain the twelve year-old boys of fifty years ago."
(...)
"I would also observe that it is, potentially, culturally catastrophic to have the ephemera of a previous century squatting possessively on the cultural stage and refusing to allow this surely unprecedented era to develop a culture of its own, relevant and sufficient to its times."


Trois idées sont importantes selon moi :

* il parle des FILMS, non des comics en eux-mêmes, et sur ce point, je ne vois pas comment lui donner tort. Nous sommes bombardés de merdes hollywoodiennes à la sauce Marvel ou DC depuis 5 ou 6 ans, toutes suivant le même schéma narratif peu ou prou, les mêmes ressorts comiques / émotifs / épiques, la même morale consensuelle... j'aurais tendance à foutre tout ça, quitte à me faire tout plein d'ennemis, dans un gros sac, direction la décharge du coin.

* stagner dans une culture adolescente à 30 ans passés (ou même 25 ans passés)... attention, point sensible... en effet l'immense majorité de la communauté dite "geek" et désormais célébrée depuis bien 10 ans par la culture de masse revendique cette fidélité régressive, de façon un peu punkouillette parfois, "société tu m'auras pas", et toutes ces choses (sauf que c'est peut-être PRECISEMENT la façon qu'a le capitalisme triomphant de nous avoir, et de nous la mettre bien profond... surtout restez des gamins, ça nous évite de songer à différents produits, on peu se contenter de hausser les prix, et surtout, comblez votre immaturité émotionnelle via des objets facilement distribuables... et toutes ces choses, m'enfin ça n'est qu'une hypothèse). Ce que je vois là dedans, ça n'est pas (ce que Moore ne dit jamais) qu'il faille se désintéresser des comics, mais les voir pour ce qu'ils sont, SURTOUT ceux de Moore (et de Gaiman) : une introduction, une initiation à usage des adolescents vers les sujets vastes, profonds et parfois perilleux que sont la culture, la mythologie, la littérature et l'ésotérisme. Le propre d'une introduction est d'être dépassée. Je prenais, en commentant cet entretien sur FB, l'image d'une coupe de potion amère de croissance dont on aurait enduit les bords de miel. L'enfant boit, et croît. Jusqu'à ce qu'il se rende compte que cette potion, même amère, est bonne pour lui, et la prenne de lui-même, sans miel. Le danger serait que l'enfant se désintéresse de la potion, et ne recherche plus que le miel.
Avec les comics c'est la même chose. On commence avec des images, et on poursuit avec, je ne sais pas, Shakespeare, Byron, Shelley, Blake, puis avec Frazer, Pauwels, et pourquoi pas Evola, Crowley, Steiner, Bardon... Bref, on va plus loin, on dépasse. Est-ce que ça veut dire qu'on doit arrêter les douceurs au miel ? Bien sûr que non ! Mais, en tant qu' "à côté plaisant", et pas comme plat principal !

* La stérilité culturelle désespérante de notre époque, et ses ressucées à tous les étages. Oui, c'est déploré par tous, dans tous les milieurs (cinéma, théâtre, mode, art plastique...) mais ça n'en est pas moins rageant, et c'est ce que Moore souligne : on ne peut pas créer l'art et la culture du XXIeme siècle en ne faisant que des "remises à jour" de ceux de la moitié du Xxeme...

Tout cet entretien est passionnant, très juste et très vrai (ô Socrates) et vous pouvez le retrouver ici :
https://slovobooks.wordpress.com/2014/01/09/last-alan-moore-interview/

 

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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 14:40

Un petit article sans aucune réflexion, en forme de liste, sur un sujet des plus futiles ET des plus vus et revus : c'est un peu de "magazine de l'été" sur Roter Schnee.

Précaution oratoire : certains vont forcément se reconnaître dans quelques points, moi aussi j'y suis... est-ce que cela veut dire que je les juge en tant que personnes ? Nope, on a tous des travers assez insupportables, et je dois être la première à crisper pas mal de mes contacts sur FB de temps à autres...

Liste débiloute de l'été, donc : les choses qui ne devraient pas être postées sur FesseBouc (et que j'aurais voulu écrire sur ledit site, si mon application "articles" n'était pas kaput depuis des mois...)

* les photos de vos enfants

NON ! Et pas seulement "sur FesseBouc" mais NULLE PAR SUR INTERNET, PUTAIN !
Je ne dis pas ça par dégoût personnel : les enfants, c'est un peu comme les chats, a priori ça me dégoûte, mais ça arrive que j'en trouve des supportables voire mignons, mais pour une fois, ça n'est pas moi qui suis dérangée par l'étalage de la vie de vos enfants sur internet. C'est même le contraire, je trouve que c'est manquer totalement d'éthique que de soumettre l'image d'une personne qui n'est pas en mesure d'apprécier les conséquences de la chose à l'océan de WTF qu'est internet.

Déjà, je ne suis pas certaine que tous les ados de 15/16 ans sachent vraiment de quoi il en retourne, mais alors en dessous, là, non.
Je vais répéter des choses qui ont été dites trouzmille fois sur trouzmille sites, mais quand ce gamin sera en âge de gérer seul son image, ça sera quasi impossible pour lui de tout retirer du net. Paie ton boulet. Alors certes, pour la plupart, il s'agit de photos "privées", accessibles seulement aux personnes choisies par les parents, mais de base, FesseBouc, en tant que compagnie, y a accès, sait ce que votre gamin aime, les activités qu'il fait etc... Ok, 99% de chances pour que tout le monde s'en foute gravos. MAIS dans l'esprit, c'est quand même bien gerbatif qu'un chiard qui n'a rien demandé à personne soit enserré dans les tentacules du Big Data.

Rebondissant sur les mutiples possibilités dégueulasses de cette image, j'arrive à l'autre danger, le plus massif : ces raclures de bidets de pédophiles.
Oui, évidemment, vos photos sont tout ce qu'il y a des plus décentes, et votre esprit sain ne verra jamais quoi que ce soit d'un micropoil excitant dans les images innocentes d'une petite fille en culotte à la plage, ou même en robe courte. Et c'est pour ça que vous êtes des individus aptes à être parents. Mais des tarés qui vont se palucher là dessus, ça existe, FFS ! Et qui sait si ça n'existe pas parmi les employés de FB qui ont accès à vos photos...
Moi, avec les photos que je poste en ligne, je me doute bien que certaines personnes vont se branler dessus, ça fait partie du jeu, et de toute façon, ça sera le cas de toute forme d'art, que ça soit moi ou le Sain Sébastien de Mantegna, si c'est public, il va bien y avoir quelqu'un que ça va exciter. Et non, ça n'est pas parce que RedTube et Youporn sont gratos que les gens ne se masturbent plus sur des images fixes. De même, ça n'est pas parce que les réseaux pédomanes (ou parce que va chercher de la philia là dedans, sorry, je trouve pas) existent que votre photo toute mimi-innocente ne va pas titiller un taré. Mais la différence c'est que moi, j'assume, je fais ça librement, et je ne me sens pas souillée si les gens font des trucs bizarres quand ma tronche apparaît sur leur écran. Votre moutard, lui, il n'a rien choisi, il n'assume rien.

Et alors les gens qui font des pages publiques ou des profils perso à leurs enfants... NON MAIS VOUS ETES SERIEUX ? Dafuq is wrong with you ?

* vos histoires de couple

Les plus belles histoires d'amour, les plus vraies à mon sens, sont celles qui ne s'affichent pas sur internet.
Que le fait que vous soyez amoureux et heureux transparaisse de temps à autres, c'est normal, c'est même chou, comme deux personnes qui marchent la main dans la main en public. Pas de problème là dessus.

Mais même sans tomber dans les horreurs que l'on peut voir sur de nombreuses "listes à cas soc'" anglophones, les messages d'un mur à l'autre (les MP ça existe bordel), les statuts qui dégoulinent d'extase sentimentale, les photos de profil de couple (à deux sur la photo ou photos coordonnées)... non les gens, NON ! C'est l'équivalent de se racler mutuellement les amygdales à la langue dans un ascenseur quand il y a une autre, ou plusieurs autres personnes dedans (et ça m'est déjà arrivé, c'était horrible), c'est l'équivalent d'en être à des préliminaires avancées sur un banc public, une pelouse ou une piste de danse. Ces choses n'ont pas à se passer SUR scène, ça se passe en coulisses, merci, on n'est pas à la Schaubühne où les personnes ont payé pour ça et savent à quoi s'attendre. Nous, on est amis avec vous parce qu'on vous trouve chouettes, pas pour assister involontairement à vos ébats.

Et le pire, dans tout ça, ça n'est même pas l'indécence de la chose, du moins pas dans mes contacts, j'ai cette chance, ça reste très TRES léger. Non, le pire c'est qu'on est gêné pour vous : ça fait forcé, ça fait artificiel : pourquoi ce besoin de parader votre relation en public ? Est-ce que vous avez peur que ça ne marche pas, au fond ? Est-ce que c'est du "fake it till you make it", comme quand on part en transe en dansant et toutes ces choses.
Quand je vois ça, personnellement, je ne suis pas dégoûtée, ni choquée, mais je ne peux m'empêcher d'être un peu triste, de me demander ce qui manque à ces couples pour que leur bonheur privé ne leur suffise pas. [sans doute parce que je raisonne à partir de mon propre exemple : je poste beaucoup sur FB, et beaucoup de photos sur D.A., parce que je vois très peu de monde IRL, et parce que j'ai peur que la gloire de mon corps passe avec ma jeunesse sans que personne n'en soit témoin, c'est un peu mon "WITNESS ME !", c'est un peu triste au fond...]

* "Que tous ceux qui pensent comme ça me retirent de leurs amis"

A chaque fois je suis tentée de le faire même sans penser "comme ça" parce que je trouve que c'est l'attitude la plus fermée et la plus débile du monde. Mais cette liste est déjà trop longue et j'ai déjà un article à ce propos ici : 
http://roter.schnee.over-blog.com/2015/05/penser-vaste-agir-juste.html
Et j'ai des nazis ET des juifs communistes, des pro-corida ET des vegan, des athées ET des sorciers parmi mes contacts, et même parmi mes amis, et je n'ai VRAIMENT pas envie que ça change, pas parce que je "les étudie" pour des raisons d'observation socio, mais parce que ce sont de chouettes personnes avec des visions du monde parfois extrêmes mais parfois justes, aussi.

* Les statuts emo-cryptiques, qui étalent un sentiment mais refusent d'expliciter

C'est quand même la plus énorme putasserie fessebouquéenne ça, les enfants. Soit vous avez envie de vous épancher, je comprends, je le fais plus qu'à mon tour, soit vous avez envie de préserver votre intimité. CHOISISSEZ, BORDEL DE COUILLE !
Ou alors apprenez à gérer FesseBouc et à faire des PUTAINS DE LISTES : vous ouvrez le statut à certaines personnes seulement, dont la sympathie, l'affection ou les conseils vous sont chers, et pas aux simples "contacts" et hop, le tour est joué...
Mais vraiment, ces conneries de statuts attention-whoresque, ça vous fait vraiment passer pour des gros ploucs... surtout quand il s'agit de trucs qui doivent bien s'adresser, en sous-texte à une, ou quelques personnes en particulier, mais que vous n'avez pas les tripes de les citer, ou juste de leur envoyer un putain de MP pour régler vos débile d'affaires !
Ce qui me conduit à...

* Les statuts qui visent une personne / un groupe de personne sans avoir les tripes de le dire...

Et tout en le niant, en plus "non mais je vise personne en particulier hein" MAIS GENRE ! C'est vraiment insupportable, parce que la communication en ligne rend parano : pas de mimique, pas d'intonation... on va forcément toujours tout prendre au pire, au tragique, à l'insultant. Surtout les gros parano-psychoteurs comme moi. Du coup trois fois sur cinq on se sent visé, un peu comme quand la maîtresse demande "qui a marqué ça au tableau" et que c'est pas nous, mais qu'on finit par se demander quand même si c'était vraiment pas nous, dans un accès de somnambulisme ou d'auto-hypnose...

Cette liste est déjà trop longue (et chiante), je l'arrête là pour aujourd'hui, j'en ferai sans doute une suite au fil de mes agacements.  

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 16:54

Il y a quelques jours je discutais avec des amies des errances du féminisme moderne. Sujet sur lequel il y aurait plusieurs articles à faire tant c'est la fête du fundoshi depuis quelques années. Au cours de cette discussion, nous nous abordâmes un point en particulier : le problème des SJW d'internet et de l'activisme passif.


Le terme de SJW (Social Justice Warrior) est souvent employé par des gros beaufs qui veulent se poiler grassement sur des blagues racistes / sexistes etc... et qui prennent l'espace public pour leur "safespace" de douchebags.
A priori je ne devrais donc pas le reprendre. Mais ce que je vois passer sur Tumblr est parfois tellement monstrueux de connerie politiquement correct (du genre "c'est vraiment trop injuste que dans les films, Cléopâtre soit toujours blanche"... ELLE ETAIT GRECQUE, EH, DUCON ! ) que certains méritent ce titre péjoratif, surtout quand il consitue la SEULE forme d'engagement politique de la personne.
J'appelle ça aussi l' "activisme passif", qui ne veut pas dire qu'on ne fait rien (si seulement...) mais que la seule chose que l'on produit, que l'on offre à la société, c'est des récréminations : et ça ne va pas parce que ci, et je vais pleurer parce que là, et hurler à droite et à gauche...
1er stade : je milite par commentaires, j'y passe des HEURES, je nourris des débats stériles, le cul sur ma chaise, les yeux rivés à l'écran
2eme stade : je fais un blog pour causer de mon truc, avec de articles bien énervés...
2eme stade et demi : avec des articles intéressants et pédagogiques
3eme stade : je fais des vidéos où je râle en étayant mes propos, là ça devient presque respectable, parce qu'il se passe quelque chose, parce qu'on essie de construire un truc... certes, ça n'est pas un truc qui ait de valeur indépendante (ça n'est pas de l'art, c'est du commentaire, qui peut devenir une analyse sociologique fine, pourquoi pas, mais qui n'existe que par rapport à qqc d'autre) mais ça a au moins une quelconque utilité.

Je dois avouer avoir été quelques années dans le 1er stade, surtout à propos de féminisme : et vas-y que je gueule, que je m'énerve, et ce de façon fort naïve, en pensant que MON féminisme était LE féminisme. A savoir cette idée farfelue que ce qu'on a entre les jambe ne définit pas plus qui on est, et notre rôle social, que ne le fait la couleur de nos cheveux, que TOUS les rôles devaient ETRE OUVERTS à tous et toutes, et que cela passait bien plus par l'éducation que par des lois et des quotas (je HAIS les quotas et la discrimination instututionnalisée).
J'étais à l'abris de la fange d'un autre féminisme, celui des Femerdes, de Tumblr, des taré-e-s qui vont écrire, en le pensant, que l'Ennemi c'est l'homme blanc hétéro etc etc (et là je check mon privilège : ne pas avoir d'ami débile).
Depuis quelques années, j'ai découvert tout ça, et ça m'a mis une grosse claque dans la tronche. Par exemple découvrir que pour le féminisme contemporain, Red Sonja est un objet sexuel typiquement patriarcal, parce que CRIME INFAME, elle a un beau corps et qu'elle le couvre peu... ce féminisme qui fait que de plus en plus la super héroïne est une archère (ou autre arme de tir) en burqini et qu'avoir un corps fin et musclé, et aimer le mettre en avant, devient très suspect (surtout si ledit corps est blanc, ohlala). Et que du coup, pour le péon de base, le féminisme est représenté par ceux et celles qui crient le plus fort et foutent la plus grosse merde : les Femerdes et autres SJW de Tumblr, qu'il fallait donc faire un gros travail de pédagogie (qui fonctionne, d'ailleurs : riez, mais quand on prend le temps de l'expliquer, le féminisme ça passe crème avec des mecs du GUD par exemple, EH OUAIS ! ).
J'ai aussi grandi, un peu, dans ma tête : je me suis dit qu'au lieu de hurler comme un petit roquet anorexique "Mais si, j'te dis, sans conditionnement esthético-social, les femmes elles peuvent avoir les mêmes perf physiques que les hommes", je ferais mieux de la fermer, aller faire de la muscu et de la cardio, et être le changement que je voulais voir advenir dans la société. Moins de conversation, plus d'action, comme dirait notre Pelvis-objet préféré. 

Après cet encart sur mon parcours, je reviens à l'activisme passif. Un exemple majeur, en matière de féminisme, c'est Anita Sarkeesian et son projet sur les jeux vidéos.
D'une part, je trouve qu'elle dit pas mal de merde, et que ça relève du slut shaming et du "ohlala, cette héroïne est carrément plus bonnasse que moi, c'est affreux C'EST DONC UN OBJET SEXUEL ! "et de l'hétérocentrisme le plus crasse (le tout en passant totalement sur les modèles de sur-sur-survirilité qu'on impose aux mecs (et là, bizarrement, ça n'est pas "pour exciter les joueuses"... alors que Kratos, je suis sûre qu'il y a des filles qui le trouvent excitant, mais passons).
Mais surtout, qu'elle exprime son point de vue, bien développé, bien fouillé, dans un ensemble de vidéo, ok, c'est mieux que simplement faire une guerre de commentaires, mais si les jeux vidéo l'intéressent tant... qu'elle en fasse un, bordel ! Faire un kickstarter pour faire des vidéos qui dénoncent, bof, faire un kickstarter pour CREER un jeu différent, selon ses idéaux, féministiquement parfait, là ça vaudrait le coup, là ça serait classe !

Et c'est ce que je voudrais dire à tous les râleurs en ligne, de tous bords : arrêtez de bitcher, de chouiner, d'argumenter... FAITES ! Quelque chose est mal fait ? Faites mieux ! Proposez une alternative ! SORTEZ VOUS LES TENTACULES DE L'ECROU au lieu de dire que ce qui est n'est pas bien.

Ça vaut aussi pour les mouvements politiques : il y a ceux qui analysent, qui pleurent, qui disent "ah bah ma brave dame, il faudrait que ça change", et il y a ceux qui agissent (et pas en collant des affiches ou en "faisant la sécurité" dans les lignes de métro les plus bourgeoises et sûres de la capitale) qui mettent en place des réseaux de solidarité, des bibliothèques ouvertes etc...

Et si je ne sais pas créer, ou faire quoi que ce soit ? Dirons certains.
Alors, au moins évitez d'être idiots alors, au moins soyez cohérents. Si vous n'êtes qu'un consommateur, faites le compter !
Je pense par exemple à des amis nationalistes qui vont parfois manger au McDo, ou qui vont manger un kebab... juste... les mecs... NON ! Je respecte plus le racisto-nazi qui préfère avoir bien les crocs plutôt que filer son blé à l'épicier maghrébin ou au kebab du coin que l'UMPiste médiocre qui va faire des blagues racistes de merde, juste parce que "hahaha c'est drôle" et après aller acheter un truc chez ledit épicier, parce qu'à 2h du mat, c'est le seul qui travaille encore.
La même pour la gauche bon teint qui va faire son shopping chez 21 Forever ou tous les magazins qui proposent des fringues à moins de 20 balles... Si c'est à moins de 20 balles c'est fait dans le Tiers Monde dans des conditions abjectes. Alors soit on assume qu'on en a rien à foutre, qu'on est les Dominants Occidentaux et qu'on marche glorieusement sur un tas d'esclaves, ok. Mais quand on se réjouit de l'ouverture d'un magasin de fringues pas chères et "so cool" on chiale pas sur Dhaka !
Certes, ça n'est pas créer, mais au moins ça se passe dans le "monde réel" pas dans le vent binaire d'internet ou dans le flot stérile des paroles.

Et sur ce, je vous laisse avec cette très chouette petite BD qui résume tout ce que je viens de dire : 
http://adrianagameover.com/comic/internet-hero/  

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 11:50

Nouvel articuscule dans la catégorie "Par Delà Fin et Niais" (après celui-ci : http://roter.schnee.over-blog.com/2015/04/instagrammer-l-instant.html ). Aujourd'hui, à propos de la date redoutée par les parisiens de bon ton et de bon goût : la fête de la musique.

Oui, j'ai aussi passé 23 ans à haïr et redouter cette date fatidique où les rues se transforment en charnier de viande saoule, où l'air vrombit de sanies sonores "ensoleillées", où toute la crasse de l'amateurisme musical vient se déverser sur des trottoirs déjà bien trop encombrés en temps normal. En tant que bonne misanthrope solitaire, évidemment, je vomissais tout cela.

Je pensais qu'il était bien plus beau et noble de sauter par dessus des feux de joie au son des cornemuses... Oui mais voilà, dans les villages où l'on saute encore au dessus du feu, d'une, on ne le fait pas au son des cornemuses mais du hit parade, de deux, on ne le fait pas parce que c'est le solstice, mais parce que c'est la fête de la musique.
N'est-il tout de même pas appréciable de voir que depuis des millénaires, sous divers prétextes, les gens festoient, danse, s'ennivrent à date fixe ? Que, même si le nom change, même si on n'a strictement aucune idée du pourquoi, la même énergie, la même essence se retrouve, inchangée.
Oui, inchangée. Parce que le type de base, qui fera "la fiesta" le 21 juin 2015, pour la fête de la musique, il le fait parce que tout le monde le fait, et pour faire la fête. EXACTEMENT comme le gus de base qui s'en allait au bal de la Saint Jean le 24 juin en 1415, qui n'en avait pas grand chose à secouer, de Saint Jean, et du solstice, et de l'été (à part niveau pratique, niveau agricole) mais qui était vraiment content d'avoir une occasion pour danser, pour festoyer, pour dragouiller etc... EXACTEMENT comme le péon celte ou nordique ou summérien, qui allait aux célébrations un peu comme on va à une messe de mariage : pas pour des causes religieuses dans 80% des cas, mais pour des raisons festives.
Siècles après siècles, le mec moyen n'en a rien à taper de la symbolico-cosmo-théo-trucmachin, et, girl comme les autres, "just wanna have fun". Siècles après siècles les penseurs misanthropes et solitaires ont râlé dans leurs coins "pfff, musique de dégénérés, tssst, moeurs d'animaux, kssss, perte de sens", j'en suis persuadée, de -900 à 1867 en passant par 481 et 1629.

L'Humanité, elle, se fout bien des penseurs misanthropes, et, bien plus qu'eux, reste connectée inconsciemment, par les tripes, aux rythmes des saisons. Elle danse et ripaille sans intellectualiser la chose, et en ce, Kevina Perchu, qui va zouker toute la nuit en mangeant de la mergez industrielle et en buvant des cosmo-kroet roulant des pelles à Brendan Duran, est bien plus "trve pagan kvlt" que ma pomme. Le cosmos et ses rythmes n'en ont strictement rien à secouer, du Monde Moderne ou de la Révolte A Son Encontre, il pulse, sourdement, dans nos entrailles.

En plus, les bandeaux à fleurs sont à la mode, et les joyeuses fêtardes ont ce genre de look, en ce moment, alors sérieux, que demande le peuple pagano-tradi-trve-machin ?


 

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 06:30

Comme je me fais très souvent la remarque que certaines habitudes contemporaines dénoncées comme marques de débilité, de décadence ou de superficialité populaire sont, ou du moins me semblent, plus intéressantes et plus profondes qu'il n'y paraît, j'ai décidé d'en faire une rubrique sur ce blog : "Par delà Fin et Niais".

J'en ai un peu ras la casquette-en-vinyl des considérations sur le déclin de ceci-cela, les menaces qui pèsent dessus, et comment tout fout l'camp ma brave dame, donc oui, ça sera un peu bisounourso-optimiste, ça va changer... Mais je vous promets une chose, c'est qu'en rien la réflexion ne sera forcée : je ne vais pas prendre une pratique et me dire "mmmh, qu'est-ce qu'on pourrait y trouver d'intéressant ?". Toutes les pensées livrées ici sont celles qui me sautent au cerveau, comme ça, sans trop s'expliquer. Alors oui, c'est parfois tordu, mais qu'est-ce que j'y peux, moi, si j'ai le neurone contorsioniste ?

Et il s'agira d'articles COURTS, ça va changer,
bis.

Un des trucs les plus décriés et moqués parmi les usages d'internet est celui qui consiste à instagrammer sa nourriture, ou juste la prendre en photo avec son teléphone-qui-fait-appareil-photo-et-même-internet-maintenant-ohalala (le mien n'a même pas les couleurs, c'est pour ça) et mettre ça sur FB en suite, ou twitter, ou whatever, bref, en ligne.

Il y a deux cas :

* les personnes qui partagent ce qu'ils ont fait, un plat qu'ils ont préparé de A à Z, et oui, il y a de quoi être fier de soi. On parle sans cesse de la coupure du "consommateur moderne" des "vrais" aliments frais, de la tentation de ne consommer que du "tout préparé", de la rupture de transmission des recettes familiales etc... De mon point de vue c'est donc déjà très bien qu'on essaie, à sa modeste échelle, de retrouver des recettes, de s'alimenter de façon plus traditionnelle et plus saine. Si prendre son oeuvre en photo, aussi humble soit-elle, permet d'obtenir une petite gratification, encore une fois en ces temps d'éclatement des communautés où on vit bien souvent seul, ou à deux, et où ça ne fait pas de mal d'aller pêcher le compliment en ligne. Donc oui, il y a de quoi être fier quand on a fait un truc comestible de A à Z, et perso j'aurais plutôt tendance à encourager ça de mon petit "like".

* les personnes qui photographient ce qu'ils s'apprêtent à manger dans un resto / salon de thé etc... Oui, on peut crier à l'auto-promo à travers son mode de vie, à l'exhibition d'une classe sociale ( #africainisthebest #Angelina #commetouslesmardis ), mais il s'agit aussi de s'arrêter une minute avant d'engloutir qqc, de "savourer" son esthétique, de prendre une seconde pour se dire "je suis devant qqc de bon, que je vais déguster, qui me fait plaisir, ce moment est beau". Est-ce la peine d'aller raconter ça à tout le monde ? Evidemment NON. Mais c'est tout de même mieux que se contenter de boulotter placidement, sans même prendre le temps de jouir. En fait c'est un peu comme si le temps de la photo, c'était le temps de la jouissance esthétique. Oui, c'est triste de ne jouir que par écran interposé, mais c'est mieux que "consommer" tout de façon machinale, terne, sans joie (failala). Au moins la prise de photo permet, avant de le dire aux autres, de se rendre compte POUR SOI qu'on est bien, là, maintenant. Tellement bien qu'on a envie de le figer. La photo de bouffe / d'instant, c'est un peu le "verweile doch, du bist so schön" que l'on dit à l'instant. (je vous laisse vous faire des nœuds aux synapses sur la conclusion ou non que nous sommes dans un rapport faustien à internet...)

Et du coup, avec ce dernier point, on dépasse le seul domaine de la nourriture. La photo de billets quand on part en vacances, là photo de trucs qu'on vient d'acheter, la photo d'un superbe rayonnage de livre... autant de façons de se dire A SOI, une seconde avant de le dire aux autres "je suis heureux ici et maintenant". Et c'est toujours ça de pris. Et d'ailleurs, bien souvent, une fois la photo prise, on ne la poste même pas, on la garde, et en fait on ne la regarde pas souvent après... comme si la médiation de la prise de photo servait d'abord à nous même, à figer tous ces moment où l'on se dit avec joie "oh, il faut que je garde cette seconde en mémoire", le "clic" ne fais finalement pas grand chose d'autre que nous rassurer, et entériner notre bonheur.



#teatime #homemadescones #earlgrey  

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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 13:25

Voici quelques petites réflexions jetées en vrac, encore moins étayées, construites ou re-pensées que d'habitude, ce qui n'est pas peu dire. Oui, je suis comme ça, je la ferme pendant 2 ans, et d'un coup, paf, me revoilou, 2 articles en 2jours. Tout passe, tout change, sauf le Chaos.

Il y a quelques semaines des joyeux fifous de l'Assemblée Nationale ont songé sérieusement (oui oui) à interdire "l'apologie de l'anorexie", visant surtout par là les mannequins trop maigres et le toshopage amaigrissant systématique en couvertures de magazines. Il y a quelques jours, un groupe nommé "VIOL" a vu son concert annulé sous prétexte d'apologie du viol dans l'une de leurs chansons. Aucun rapport me direz vous, à part cette histoire d'apologie-machinchouette. Je vais y revenir, mais après avoir râlé un coup sur cette histoire de "mannequins trop maigres".

Je suis mince, certains diront "maigre", mais non, à mes yeux je suis seulement "mince", on ne voit pas SYSTEMATIQUEMENT mes os : on voit ceux du bassin, qui saillent, mais c'est parce que j'ai le ventre plat et musclé, quelques côtes quand je m'étire, les clavicules, et basta. Il se trouve que j'aime ça, que cela correspond à MON idéal de beauté : des os, du muscle, de la peau. Avec un petit dérèglement hormonal lié à mes surrénales qui vivent leur genderfuck de vie, ça tombe plutôt bien, je fais facilement du muscle, j'ai en cela de la chance : mon idéal correspond à ma nature, tout le monde est content. Je ne juge EN RIEN ceux et celles qui vivent pleinement leurs idéaux de courbes, je veux que chacun puisse avoir le corps qu'il souhaite, et compatis pour ceux qui ont des idéaux en contradiction avec leur corps (typiquement une fille très "gynoïde" qui aurait un idéal androgyne, ou une crevette qui se rêve pin-up des années 50...). Le net, les magazines divers grouillent d'articles de ronds et rondes à propos de ce qu'ils subissent, des modèles qu'on voudrait leur imposer etc... et c'est BIEN ! Ce qui suit est le point de vue contraire mais non opposé : ce que les minces et les maigres en ont ras la casquette d'entendre.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fc/Lucas_Cranach_d._%C3%84._-_Venus_and_Cupid_-_WGA05644.jpg


Les corps sveltes, cette obession du XXIeme siècle...

1) On serait anorexiques parce que maigres.

NON ! Il y a des constitutions, de tempéraments, des morphotypes, des influences génétiques, des métabolismes qui font que certaines personnes auront un mal terrible à prendre du poids, même en se nourrissant exclusivement de pizzas 4 fromages, et d'autres un mal terrible à en perdre, même en ne mangeant que de la salade. C'est super quand ça correspond à ce qu'on aime, c'est terrible quand ça y est opposé, au sens où on pourra quand même atteindre son idéal, mais avec une volonté de fer et des efforts titanesques. Les mannequins sont des filles minces par nature pour la plupart, si on doit se rendre malade pour entrer dans les normes du mannequinat c'est qu'on n'est pas FAIT pour ça. Oui, il y en a forcément, dans le tas, qui ne sont pas FAITS pour ça, mais y arrivent à force de volonté et de souffrance, c'est leur choix, et ça n'est à personne de critiquer ces choix, parce que c'est dans cette forme que la personne est heureuse, c'est le résultat de son travail. Oui, il y a un grand danger pour que cela se transforme en anorexie, mais je pense que c'est un danger accepté par la personne.


2) L'anorexie viendrait des modèles : des mannequins et des magazines.

MAIS NON PUTAIN ! Les mannequins et magazines servent au mieux de thinspo aux filles qui veulent maigrir, mais ça n'est pas à cause de ces images qu'elles le veulent. L'anorexie est une maladie sérieuse, qui a de profondes racines psychiatriques, et pas toujours les mêmes merci bien >_< Au secours les clichés sur le "rapport à la mère" ou le "refus de grandir" blabla... Sociologiquement, beaucoup d'anorexiques sont des personnes qui ont un bon parcours scolaire, sont cultivées, viennent de milieux aisés (attention aussi à ne pas tomber dans le clichés, il y a aussi des fils d'ouvriers anorexiques hein), des personnes qui sont souvent dans un idéal de contrôle. Est-ce que vous pensez vraiment qu'elles/ils ont "choppé l'anorexie" en lisant Vogue chez le coiffeur ? Sans putain de déconner ? Merci bien pour l'insulte à leur intelligence...


3) L'anorexie serait une maladie, un non-choix, une perte de contrôle irrationnelle.

Oui et non, c'est le passage complexe. Je pense qu'il faut distinguer l'anorexie psychiatrique, celle qu'on ne contrôle pas, celle dont on meurt, (et qui n'est pas un virus visuel que l'on choppe en regardant des défilés...), et un énorme tas de raisons qui peuvent pousser une personne à vouloir être maigre (en mettant en danger sa santé ou non) ou à se détacher de la nourriture. Il peut y avoir des raisons esthétiques, on peut aimer toucher et voir ses os, on peut aimer la grâce morbide et décharnée d'héroïnes romantiques. Il peut y avoir des raisons spirituelles, un dégoût de la matière, une sorte de recherche de pureté, ou que sais-je encore, des privations ? Je ne suis pas la seule à penser et dire que si de grands saints et ascètes vivaient de nos jours, ils seraient foutus illico en HP, ça vaut aussi pour les chamanes et un bon tas de héros mythiques. Ces choix sont en contradiction avec une société matérialiste, idolâtre de la croissance (la maigreur est décroissante, de fait), la consommation, les joyeuses masses replètes, et donc difficile à comprendre par la plupart. Est-ce une raison pour leur apposer le sceau de la "maladie" de l'"irrationnel"? de les psychiatriser comme on psychiatrise, je ne sais pas, les électeurs du FN tiens (non mais ils ont peur, ils sont bidultrucophobes, puis ils sont mal éduqués et un peu cons, regardez, ce sont tous des ouvriers...) ? Nope !

http://www.olomc-ottawa.com/images/catherine.JPG

allez hop, Catherine, à l'HP ! 

4) L'anorexie ne serait pas désirable, "les hommes" préfèreraient les courbes.

Peut-être, peut-être pas, QU'EST-CE QU'ON S'EN FOUT, sérieux ! J'ai des envie de meurtre quand j'entends des inepties de ce genre... Est-ce que quelqun pense vraiment que les décisions des personnes qui relèvent de leur apparence ont quoi que ce soit à voir avec le sexe, la séduction ou whatever le fuck ? Si oui, allez vous faire stériliser merciiii. On fait des efforts (de maquillage, d'habillement, d'entrentien des courbes ou d'entretien des muscles) pour se plaire A SOI ! Pour que l'image que reflète le miroir devienne celle de notre idéal. Si ça ne plait pas aux hommes, aux femmes, aux parents, à la société, mais tant pis pour eux ! A ce propos, voir la très chouette chanson de Robbie Williams "Bodies", qui n'a vraisemblablement pas du tout été écrite avec cette idée en tête, mais reflète assez bien ce qui se passe dans celle d'une personne que la société aime à étiqueter "anorexique" :
"All we've ever wanted is to look good naked
Hope that someone can take it

God save me rejection from my reflection
I want perfection"
On ne veut pas s'aimer, nu, devant un miroir pour qqn d'autre mais POUR SOI, si ça plait à qqn tant mieux, c'est cool, sinon, tant pis, ça n'est pas l'essentiel. Le seul rejet qui fasse souffrir est celui du miroir, celui de jugement de SOI sur SOI. Et non, ce jugement n'est pas dicté par la mode, merci bien...


Alors oui, dans le nombre des anorexiques ou des personnes trop maigres, qui mettent leur santé en danger, il y en a très certainement qui sont complètement connes et font ça pour ressembler à des images de magazines, ou du moins y sont tombées à cause de ça. Et pour ces cas là, j'aurais tendance à dire : laisser la sélection naturelle faire son boulot. Légalisez toutes les drogues, enlevez les consignes débilissimes sur les produits d'entretien ménager comme "ne pas ingérer", ou "ne pas insérer votre bébé dedans" ou "retirer le plastique avant de consommer", on est trop sur cette putain de planète pour essayer de sauver les abrutis !

Et finissons par cette hypocrisie monstrueuse... éviter l'apologie de l'anorexie en interdisant les mannequins trop maigres... On remarque qu'on ne parle jamais d'interdir les pubs pour le nutella ou McDo sous prétexte d'apologie de l'obésité et des maladies cardio-vasculaires, on se contente d'un petit bandeau "pour votre santé il est conseillé de faire du sport blablabla". Parce que bon, ok, c'est de la merde, mais le populo achète, paie sa TVA, donc on ne peut pas décemment interdir complètement... Alors quoi, on va ajouter un petit bandeau à la con sous les images de défilés ? "Pour votre santé, il est conseillé de faire trois repas par jour, constitués d'autre chose que de coton et d'eau" ou juste interdire, parce que de toute façon ça ne fait acheter strictement rien, à part au 1% richissime, qui n'est de toute façon pas la vache laitière de la télévision et des magazines.


Maintenant, où est le fuckin rapport entre la maigreur et VIOL ? C'est que tout ça, ce que l'on veut censurer, les couvertures toshopées, les défilés, un groupe de rock, ça n'est pas "la vie réelle" c'est de l'art. Et l'art n'a PAS à s'occuper de morale, bord d'aile de merle, il faudra le répéter combien de fois après Wilde and co ?
Une photo retouchée ne "triche" pas plus avec le réel qu'une toile de Gustave Moreau. La photographie n'est qu'un medium artistique, comme la sculpture, la peinture, la mosaïque... on crée des images, on essaie de toucher au sublime comme on peut.
D'où viendrait la "tricherie" ? De ce qu'une photo serait censée capturer un moment du réel ? MAIS LOL, si qqn pense qu'une photo a déjà, dans l'histoire de la photographie, montré "le réel", qu'il rejoigne le contingent à stériliser, pu-ri-zuuu. Une photo de reportage ne montre pas plus le réel qu'une photo de dimanche aprèm en famille, mais alors une photo d'art, une photo de magazine...

http://s.libertaddigital.com/2015/03/06/800/600/32-d2ab78fbd1a50f519e29f95e4991dbcc.jpg
Commeeent ? Cette image ne capture pas la réalité ? Mais pourtant c'est une photo ! Enfin ! 

Tout comme un poème, un chant, n'a rien d'un manifeste, cf les Chants de Maldoror... on va étudier en classe des extraits d'un texte qui parle d'arracher le visage d'un enfant au berceau, et censurer un groupe qui cause de viol ? Oh, et puis, tiens "qu'un sang impur abreuve nos sillons (pon pon pon) " on censure aussi ? Non parce que ça n'est pas super tendance la notion de "sang impur" quand même, c'est un poil un appel à la haine, non? Allez hop, la 17eme !
On va censurer la mythologie greco-romaine aussi ? Et toutes les toiles classiques qui la représentent? Non parce que là, en matière de viols, c'est un peu la fête du fundoshi...

Tout cet esprit de censure, de la maigreur, des paroles haineuses ou provocantes, des jeux vidéos violents, vient du présupposé "monkey see, monkey do", le singe voit, le singe fait...
Est-ce que le député, lui, a envie de se faire pousser une super tablette de chocolat et se faire agrandir les jambes au prix d'une opération très douloureuse quand il voit des modèles masculins ? Est-ce que ça lui viendrait seulement à l'idée ? Est-ce que le député a envie de sacrifier des bébés à Satan lorsqu'il en lit les Litanies sous la plume de Baudelaire ? Nope.
Pourquoi ? Parce que le député n'est pas un singe, et il le sait. Par contre, le député, et un tas d'associations de défense de ci ou ça, pense qu'à peu près tout le monde, sauf eux, en sont, et c'est un poil inquiétant quant à la capacité de représentation desdits députés et desdites associations.

http://vignette3.wikia.nocookie.net/americanhorrorstory/images/a/aa/02bp.png/revision/latest?cb=20140127070623

et voilà, maintenant j'ai envie de tuer masse de frat boys, puis chopper le cadavre du seul moralement décent, lui ajouter les membres plus aventageux de ses petits camarades, le recoudre, le réscussiter et avoir mon frankenstein-fuckboy à moi ! bah quoi, je l'ai vu à la télé, ça veut dire que je peux le faire, non ? 


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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 11:56

Ces derniers jours je rattrapais mon retard dans la série "Vikings" que j'avais laissée au milieu de l'épisode pénultième de la S2 (aujourd'hui le sixième de la S3 devrait être en ligne, puis 6 et 3 font 9, donc ça a intérêt à être odinnique). Alors oui, cette série est aux Scandinaves du IXeme siècle ce que Les Rois Maudits de 2005 est aux successeurs de Philippe le Bel, c'est à dire à peu près aussi histo que Game of Thrones et Kaamelott réunis. Mais les personnages sont attachants, c'est bien filmé, l'ambiance visuelle est coolos, donc si on regarde ça comme on regarderait Firefly, ça va.

Je ne parlerai ni de Lagertha, ni de Thorunn, qui ont gravos la classe, ni de Bjorn qui est sévèrement bien foutu, ni de ce grand malade génial de Floki (qui devrait arrêter de couiner contre les chrétiens, monter son projet NSBM et nous laisser tranquilles, merci Floki !), ni même de Smooth-King-Ecbert et la volca-nique (toute la garnison) princesse Kwenthrith. Non, je vais m'attacher à Athelstan et Ragnar, et pas pour faire de la grosse fanfic sale. Même pas pour parler de leurs pommes, d'ailleurs, mais des nôtres.

http://i.imgur.com/bev1hVv.jpg



A un moment Ragnar dit à son chrétien de bro "I hope that some day, our gods can become friends", 1200 ans plus tard (ce qui n'est pas grand chose en fait), ça a beau être ma réalité, ça n'est toujours pas le cas, et ça fait un peu chier, quand même.

Alors oui, ok, les premiers chrétiens se sont comportés comme des connards de djihadistes, un peu, avec les caillassages de philosophes, les destructions de temples, les conversions forcées et tout le bordel. Remarquons que même avant ça, le côté "non, je ne rendrai pas hommage à l'Empire Romain, ma religion me l'interdit, je suis d'abord chrétien, ensuite citoyen romain", ça pue un peu son communautarisme rance qui fait bien chier le monde.
Ok, okaaay, on a merdé, on a puissemment merdé aussi avec cette connerie renaissante d'Inquisition (au cas où quelques païens se planquaient encore sous une hutte), puis au XIXeme, en tout cas en France, on s'est tellement fait défoncer par les Bleus et toutes les oppressions républicaines qui ont suivi que ça a calmé le jeu. Je ne justifie en aucun cas ces atrocités anti-chrétiennes, m'enfin remises en perspective historique, ça nous a calmés un peu, (voire lavés ?)

Enfin voilà, on a pris cher, on a merdé gravos, on a re-pris cher par derrière, puis sur certains coins on continue, soit de prendre (au Moyen Orient, parfois en Asie du Sud Est), soit de merder (aux Etats Unis par exemple, ou partout où des zigotos veulent "casser du pédé" en commandos pseudo-religieux).
Donc oui, que les païens l'aient mauvaise, ok, je comprends, m'enfin ça n'est pas comme si eux avaient été des agneaux non plus et n'avaient pas zigouillé allègrement du chrétien quand ils pouvaient encore...

M'enfin en 2015, est-ce que PEUT-ETRE on pourrait passer à autre chose ? Pas au sens de se battre la coulpe et demander pardon blablabla, mais au sens de reconnaître que les deux systèmes ne sont pas FORCEMENT mutuellement exclusifs.
Typiquement je ne suis pas d'accord avec Athelstan quand il "entend le Dieu chrétien dans la douce pluie qui vient du ciel, et Thor dans le tonnerre", ni quand il dit qu'il "aime Dieu, et Odin aussi", parce que ça revient à faire de D.ieu (a.k.a. Tétragramme) un dieu parmi les autres, de Jésus une sorte d'équivalent de Baldr, ce qui n'est pas concevable pour un chrétien.
Pour ma part je me dis "chrétienne par foi, et païenne par tradition", dans le même sens où de très nombreux juifs sont athées, n'ont pas la foi juive, mais les traditions, héritées de leurs ancêtres.
Je ne vais pas vous réciter le Symbole de Apôtres, m'enfin vous voyez le topo, voici en quoi je crois, donc.
Je crois aussi que D.ieu a créé la Nature, les Saisons, les forces naturelles, et qu'il est donc bon de les honorer, pas de les ADORER hein, non, seulement de reconnaître, apprécier, chanter leur force, comme le faisait Saint François. Que ces forces aient été déifiées par nos ancêtres, why not ? Qu'on nomme le tonnerre Thor, et lui associe la violence, qu'on nomme le destin Wyrd ou Urd, la fertilité et tout ce qui croit Freyr... où est le problème ? En tant que chrétienne je ne vais évidemment pas sacrifier à ces entités, mais les remercier d'exister et de nous permettre de vivre, et remercier D.ieu pour elles. On peut bien célébrer la Création lors des solstices, des équinoxes, des moissons etc... sans que cela remette en cause notre foi chrétienne.
Evidemment je n'entends pas par là réunir tout dans tout et hop, plus de différences, youpi, on est tous les mêmes... Je dis seulement qu'on peut bien laisser les païens adorer leurs dieux et le voir d'un bon oeil, et que les païens peuvent aussi bien nous laisser penser qu'il y en a UN (qui est Trois, enfin bref...) au dessus de toute ça, et faire tranquillou nos transsubstantiations dominicales sans pousser des cris d'orfraie.
http://images.tvfanatic.com/iu/t_full/v1399005327/athelstan-and-ragnars-unique-friendship.jpg


Pourquoi ces cris ? Parce que pas mal de païens voient leur tradition, leur spiritualité comme la seule véritable adaptée à la Terre, comme religion "autochtone" pour ainsi dire. Pas à l'échelle de la nation, mais plutôt à l'échelle des "peuples des forêts occidentales" (je suppose que vous voyez le truc : la forêt à côté de chez vous là, vous allez en Angleterre, en Pologne, en Italie, c'est grosso merdo la même, et ça fait que vous avez cette sensation de "chez soi" alors que vous ne parlez pas du tout la langue locale, mais vous avez les mêmes forêts, vos folklores ne sont pas si étrangers que ça, et il y a des millénaires, vos panthéons étaient cousins germains, sans mauvais jeu de mot) ou alors au contraire à l'échelle du foyer : il y a le dieu du lac, de ce lac ci, qui n'est pas le dieu du lac voisin etc...
Et ces mêmes païens voient les monothéismes orientaux (Judaïsme et Christianisme (le second étant quand même pas mal un add-on du premier), Islam) comme des sortes de prédateurs-assimilateurs, comme porteurs de valeurs fondamentalement différentes. Je ne dis pas que c'est faux, je ne dis pas que le Christianisme n'a pas joyeusement assimilé une énorme part de paganisme histoire de bien s'imposer partout, de façon stratégique, MAIS il en résulte que la plupart des traditions païennes occidentales ont été ainsi conservées :
* c'est en tant que chrétienne que j'ai appris à orner l'arbre de Noël-Yule, et mettre de côté une grosse bûche, et l'importance du feu lors de cette fête (ok, c'est aussi parce que mes vieux sont aussi "païens par tradition" sans trop mettre un nom dessus, m'enfin voilà...)
* c'est en tant que chrétienne que j'ai appris à peindre des oeufs pour Ostara, et décorer la maison en blanc, jaune et vert
* c'est toujours en tant que chrétienne que je suis devenue scout, où j'ai appris à danser autour des "arbres de mai", à faire des feux et sauter par dessus...
* et c'est encore en tant que chrétienne que j'ai commencé à faire absolument n'importe quoi avant le carême ^ ^
après, on creuse, on ne creuse pas, on chercher à comprendre la raison de ces coutumes ou non (et oui, le milieu familial joue beaucoup), mais tout de même...

Il en résulte aussi une énoooorme dose de culpabilité, de haine de soi, de dolorisme, de "moraline" comme dirait Nietzsche... "Mais quelle horreur !" allez-vous dire, "tu es en train de nous faire Tony Kayeite aïgue et nous démontrer précisément le contraire de ce que tu..." Mais noooon !
Tout ce marasme ultra sombre, ces tribulations judéo-chrétiennes, c'est ça qui a fait tout le côté intéressant de notre civilisatio. La purification pour la douleur ? Les cathédrales ? Les vanités bieeeen baroquo-gotho-morbides ? Le SM ? L'alanguissement chlorotiques de la civilisation... merci qui ? Le christianisme ! Rien ne me fait plus rire que les personnes des "milieux alternatifs" (typiquement goth, fetish, SM) qui crachent sur ce qui a rendu leurs tourments, et donc leur beauté, possible.

Alors oui, peut-être que si on était restés joyeusement païens on serait bien moins névrosés et suicidaires, bien plus solaires, glorieux, JOYEUX surtout... mais c'est tellement fucking chiant ! Est-ce que je veux vivre dans un monde sans ténèbres, sans haine de soi qui oblige à se dépasser, sans mélancolie, sans romantisme, sans auto-flagellation, sans lècher ses blessures avec complaisance ? Nope nope nope !
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/91/Sodoma_003.jpg


L'harmonie est païenne, la distortion est chrétienne, parce que la distortion est la conscience du péché, qui d'ailleurs (coup de génie, GG les mecs) n'existe que par la conscience qu'on en a, donc s'auto-crée... Le black metal est COMPLETEMENT chrétien, par exemple ! Dans ses hurlements, dans sa mélancolie, et puis tout simplement dans son rejet du modèle chrétien : pas de modèle chrétien, pas d'oppression du paganisme, pas de nihilisme... pas de black metal ! Et bim !

En fait en termes de civilisation, on pourrait comparer l'avènement du christianisme au péché originel : avant on est joyeux, solaires, on s'entretue gaiement, hop... après on met une énorme paneau "IMPUR" sur tout ce qui fait de nous des hommes, ce qui le rend bien plus sombre, plus profond, plus intéressant. Quand on bouffe des pommes sans se poser de question, innocemment et tout, ok, c'est bon, on en jouit d'une certaine façon... quand on bouffe moins de pommes, en se disant à chaque coup que c'est très mal, ohlala, on devrait pas, mais on le fait quand même, et on jouit de la pomme en se méprisant d'en jouir... ben du coup ladite jouissance est doublée, la pomme devient rare, plus belle, plus tentante, plus glamour, plus sombre, plus complexe...

http://www.redicecreations.com/ul_img/15794bonesC.jpg


Mais revenons en 2015... En 2015 on a les splendeurs de l'art, des névroses et de la civilisation chrétienne ET la possibilité de s'en affranchir totalement et de bouffer des kilos de pommes s'en se poser la moindre question. On peut choisir, aller de l'un à l'autre, avoir le beurre, l'argent du beurre, le cul du crémier... Typiquement j'ai fêté Ostara il n'y a pas longtemps, j'ai chanté joyeusement et orné ma chambre et célébré la Nature etc... puis là je peux écouter du Chopin en dessinant des muses anorexiques flagellantes. Et demain si mes potes décident de faire une grosse orgie pour la Walpurgisnacht je trouverai ça génial, et si la Nature m'avait donné le moindre intérêt pour le sexe je me joindrais à eux sans aucune arrière pensée, dans la célébration de la jeunesse, de la beauté et de la fertilité, et puis je pourrais enchaîner (littéralement) avec une soirée SM, à torturer des gens qui ne peuvent jouir que si on leur montre qu'ils sont des sous-merdes et qui m'adoreraient comme un Ange du Châtiment. Donc on a quand même bien de la chance, finalement, et ça serait bien de le reconnaître, pour une fois, plutôt que de flokiser avec ressentiment (TIENS TIENS, le ressentiment... parlons-en...) contre les chrétiens. On pourrait peut-être passer le temps qu'on met à râler que "le christianisme a honteusement récupéré les traditions païennes et corromp l'esprit européen" à se dire, à la place "mais ces traditions sont suffisemment fortes et vivaces pour avoir survécu, et le soleil brille, c'est merveilleux, et tant qu'il restera une personne pour le voir et l'honnorer, cette personne sera heureuse."  

PS :
1) Un truc révélateur d'ailleurs, c'est le conclusion d'Athelstan lors de l'échange précédemment cité :
Ragnar: So have you returned to your faith, renounced ours?
Athelstan: I wish it was so simple. In the gentle fall of rain from Heaven I hear my God. But in the thunder I still hear Thor. That is my agony.
Ragnar: I hope that some day our Gods can become friends."
Athelstan vit ça très mal, comme une dualité, comme une agonie de la foi "ohlala, j'entends Thor dans le tonnerre, c'est maaal, je suis un mauvais chrétien, horreur, malheur", ce qui est typiquement chrétien, on va se torturer tout seul comme un grand, pour absolument que dalle... 
Je pense que mon éducation m'a donné une foi chrétienne et une "mentalité" païenne, ce qui fait que jamais ne m'est venu à l'esprit de me sentir mal parce que j'entendais Epona dans le hénissement des chevaux, ni que ça soit en quoi que ce soit contraire à ma foi.

2) Je viens de voir le dernier ep, celui d'hier (S3, E6) qui du coup montre exactement ce dolorisme sexy dont on parlait (je ne vais pas spoiler, mais c'est un des eps ou Athelstan devient vraiment un gros sex-symbol, en même temps qu'autre chose) et le côté le plus totalement pourrave de la religion : l'utilisation à des fins politiques, que ce soit de la part de Smooth-King-Ecbert ou de Ragnar (Ragnar qui se comporte comme une crevure politicarde finie dans cet ep, soulignant le fait que cette série nous montre bien la lente dégradation morale d'un homme au fur et à mesure de son intoxication par le démon du pouvoir). Enfin vous me direz, la religion, de base, désigne une structure sociale, des codes, et j'aurais tendance à m'en méfier, par contre on peut causer spiritualité et mystique, qui sont bien plus chouettes. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais le geste final de Ragnar dans cet épisode m'a franchement  donné la gerbe, en plus il SAIT qu'il chie sur ce que représente Athelstan à ses yeux, mais il le fait quand même, PUTAIN, MEC ! Et du coup donne complètement raison à Floki, qui jusqu'à présent me semblait beaucoup exagérer, parce que Floki (comme certains contemporains) voit le christianisme comme ce qu'Ecbert and co en ont fait : comme un instrument de domination politique, de normalisation, de contrôle, qui au final ne supportera plus le paganisme, précisément ce qui n'est pas le cas d'Athelstan, mais qui le re-devient à travers Ragnar... donc in fine Floki a raison, et c'est vraiment VRAIMENT moche... 

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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 22:39

Il y a quelques jours je prenais un bain de FAFillons au Palais de Justice et gueulais à pleins poumons mon soutient à la liberté d’expression, de pensée et de mode de vie, et au droit d’être un fachal farfelu avec des théories à la mords-moi-l’haplogroupe-scandinave si on a envie, surtout quand on ne fait rien d’autre que vivre tranquillement sa petite vie autarcique et auto-suffisante avec sa femme et ses trois et demi enfants en développant tranquillement mais sûrement une petite cyberaddiction (en même temps, 21 ans de prison ça n’aide pas).


Si la démocratie ça ne sert pas ENTRE AUTRES à pouvoir dire et écrire des trucs complètement barrés qui, bien que n’appelant jamais à des actions illégales, envoient des parpaings dans toute forme de pensée à peu près cohérente et saine, je me demande à quoi diable sert-elle (parce que sinon « pas de démocratie pour les ennemis de la démocratie » et « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » TMTC, c’est un poil daté (ou un poil pas subtil) mes petits loupiloups gouvernemento-démocratico-politiquement-corrects) et SURTOUT pourquoi on autorise Twilight, Marc Levy et 99% du rap et de la variétoche française (parce que dans le genre parpaing dans toute forme de pensée cohérente et saine, ça se pose là, et chaque suite de 5 mots est un appel au génocide,  à l’épuration et à l’invasion de la Pologne).

 

 
Breeeef, tout ça pour dire qu’il y a quelques jours de frayais avec allégresse et enthousiasme parmi des jeunes metaleux odalistes fièrement néanderthaliens… M’enfin dans une famille, si votre oncle est frappé de démence, si votre cousin est un bitocrateux réjoui et si votre sœur est persuadée que sa blondeur indique une pureté européenne et néanderthalienne (je vous JURE je n’invente rien) et donc fatalement un QI supérieur, ben, ça reste votre famille, et une famille, ça se soutient, même avec votre grosse voix de féministe queer anarchiste aux cheveux bruns très courts et aux yeux marrons brûlants d’une énergie martiale.

 

24g83fa.jpg

Non mais aussi, je ne sais pas moi, Palais, sois cool, mets-y du tiens : si tu blindes tes portes d'aimants à fachos, comment veux-tu qu'ils ne se sentent pas à la maison ? pshhh ! go home, Palais, you're drunk !


C’est donc tout naturellement que je me suis rendue hier à une réunion d’adorables nerdounets-bisounoursiens, dans un salon de thé près de la rue Montorgueil pour parler littérature, écriture, memes, orgies et fandom. Comme pour mon bain de FAFillons, j’avais aussi quelques appréhensions sous le bonnet (mais pas les mêmes, ça va de soi) : et si je tombais sur une réunion de jeunes vieilles-filles à chat, thé, cupcakes qui vont parler fanfics, Jane Austen, Benedict Cucumber-Biatch en chemise violette et craftbooking ? Heureusement ma fidèle Tiger-Lilly était avec moi (si vous êtes un-e habitué-e de ce blog vous la connaissez déjà et savez que c’est avec elle que j’explore les milieux les plus extrêmes (dont celui qui nous intéresse présentement là dis-donc) ). Enfin, elle, m’a tout de même laissée mariner 10 min avant de se pointer, 10 min au cours desquelles j’ai manqué de faire 2 crises d’angoisses et de m’arracher les ongles à la pince à épiler tellement je stressais (chose qui m’avait été évitée lors de l’évènement précédemment cité grâce à la rencontre amicale d’une jeune étudiante en droit maghrébine, musulmane et pro mariage pour tous : nous formions un duo de choc pour bien nous intégrer dans la meute, y’a pas à chier ! (je dis ça, mais en fait lesdits FAFillons étaient très sympa aussi, halte aux clichés !) ).

Et là vous me demandez : « Mais que diable, sociopathe autiste que tu es, allais-tu faire dans cette chébèque ? Était-ce au moins alléchée par la perspective de quelque juteux WTF ? »
Eh bien c’est tout simple, mes petites mandragores, j’allais rencontrer des Nanoteurs…

 

2013-Participant-Facebook-Cover.png 


Quoi le phoque est un nanoteur (ou un nan-auteur, d’ailleurs) ?

C’est une personne qui aime bien écrire, ou qui DOIT écrire, ou qui voudrait écrire mais qui est une grosse larve et qui donc a besoin de l’encouragement de tout un tas d’autres adorables larves enthousiastes pour relever un défi de fifou : écrire un roman de 50k mots en un mois. Vous aurez forcément reconnu quelqu’un derrière cette description de grosse larve procrastinatrice de compèt’, c’est pourquoi, après avoir vu ma camarade Tiger-Lilly à l’œuvre l’année dernière, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure. Évidemment je n’ai aucune espèce de plan, je pense commencer à me poser la question le 31 octobre à 16h… (Samhain aidera ! l’inspiration viendra du Sidh !).



Tout l’attrait du projet tient à sa communauté, drôle, soudée, encourageante et accueillante. Ainsi la rencontre d’hier était destinée à présenter le projet aux n00bs du genre ma pomme mais aussi à faire connaissance à travers les livres (parce qu’ils savent bien, les piliers, que nous sommes de gros nerds asociaux et que s’échanger des cartes avec de chouettes citations et de baths résumés nous sera infiniment plus facile que je ne sais quels autres rituels sociaux que les gens normaux pratiquent (en tout cas c’est vrai pour moi)). Puis de nombreuses rencontres sont organisées tout au long du mois : la soirée de lancement le 31 (là c’est le hic, parce que vous pensez bien que le 31 octobre au soir, j’ai trouzmille invitations pour trouzmille soirées, du joyeux banquet néo-païen à la fête queero-décadente en passant par du SM esthétisé et une grande réunion de génies du mal steampunks… QUE FAIRE ?!? (en général je dis merde à tout et je me brûle les tifs en m’endormant sur mes bougies sous prétexte de méditation…) ), diverses nuits blanches d’écriture hez les uns ou les autres (pas chez les Autres hein ! Je sais que winter is coming mais faut voir à ne pas exagéere non plu) etc etc…


Si la chose vous intéresse, comme ce sont des gens organisés, voilà le site francophone, très TRES complet, avec la FAQ qui va bien, l’histoire de ce projet, les rencontres, le comment, le pourquoi, l’avec qui et le dans quel position : http://wrimos.fr/
(oui, je suis comme ça, je donne les liens pour les gentils nerdo-dévianto-bisounours, et pas pour les crypto-facho-odalistes, le monde est injuste JE SAIS !).


Et comme je suis une fille cool, je vais vous livrer les extraits que j’avais écrit de ma grande paluche sur de petites cartes indiennes (oui, je marque chaque jour un peu plus de points bobo, d’ailleurs avant-hier on m’a traité en ligne de « bourgeoise parisienne abreuvée à l’Académie Française et membre de l’intelligentsia féministo-socialo-bobo » j’ai gloussé dans ma Kro ! (non, je déconne, je me respecte, je ne bois pas de Kro ! phôpadek !) ). Mais comme ma coolitude a des limites et que je suis AVANT TOUT une grosse larve (cf au dessus), je ne vais pas vous faire les résumés qui vont bien et le « pourquoi lire ce livre » : démerdez-vous, cherchez en ligne !


A tout seigneur tout honneur (je ne parle pas de l’auteur, même si je l’aime bien aussi hein !) :

 He could feel a charge in the air, a breath on the wind that howled around the temple’s interior, a pulse in the living walls and… and… the cry of release as a blade slices open an eyeball, the caress of silk across bare skin, the scream torn from the mouth of violated flesh and the bliss of agony as it takes pleasure in its own mutilation. 
Graham McNeill Fulgrim


Retour aux sources :

“Sie sehen die Liebe und vor allem das Weib”, began sie, “als etwas Feindseliges an, etwas, wogegen Sie sich, wenn auch vergebens, wehren, dessen Gewalt Sie aber al seine süsse Qual, eine prikkelnde Grausamkeit fühlen: eine echt modern Anschauung.”

“Sie teilen sie nicht.”
“Ich teile sie nich”, sprach sie rasch und entschieden und schüttelte den Kopf, dass ihre Locken wie rote Flammen emporschlugen.
“Mir ist die heitere Sinnlichkeit der Hellenen Freude ohne Schmerz _ ein Ideal, das ich in meinem Leben zu verwirklichen strebe. Denn an ein jene Liebe, welche das Christentum, welche die Modernen, die Ritter vom Geiste predigen, glaube ich nicht. Ja, sehen Sie mich nur an, ich bin weit schlimmer als eine Ketzerin, ich bin eine Heidin.”


Leopold von Sacher-Masoch Venus im Pelz


 

A ce moment là, je me suis dit que je m’orientais un peu trop dangereusement vers le côté bottes de vinyle et piercings mammaires de la littérature et qu’il me fallait un peu rattraper le tir.

Je suis donc revenue à McNeill pour une citation de circonstance :

The typewriter before him stared at him, each of its lettered keys like an accusing eye, the hammers of its inked letters like bared teeth that grinned at his inability to write anything worth reading. A blank sheet of paper yawned like an abyss of white.
“Go on, I dares ya, I double dares ya. Beat the words outta me. Get the story, save your life…”

 Graham McNeill Bones of the Yopasi



Avant de revenir à mes amours teutones (diantre, entre ça et le début de l’article, si je ne finis pas tondue et tatouée, ça sera un miracle) et romantiques (et non, je n’ai pas pu écrire ça d’une traite sans tendre mes mains crispées vers le ciel en poussant de petits cris d’exaltation nostalgeo-mélancolique) :

Aber in dem Augenblick ertönte es über seinem Haupte, wie ein Dreiklang heller Kristallglocken ; er schaute hinauf und erblickte drei in grünen Gold erglänzende Schlänglein, die sic hum die Zweige gewickelt hatten, und die Köpfchen der Abendsonne entgegenstreckten. (…)
und Anselmus sah, wie eine Schlange ihr Köpfchen nach ihm herabstreckte. Durch alle Glieder fuhr es ihm wie ein elektrischer Schlag, er erbebte im Innersten _ er starrte hinauf, und ein Paar herrliche dunkelblaue Augen blickten ihn an mit unaussprechlicher Sehnsucht, so das ein nie gekanntes Gefühl der höchsten Seligkeit und des tiefsten Schmerzes Seine Brust zersprengen wollte. Und wie er voll heissen Verlangens immer in die holdseligen Augen schaute, da ertönten stärker in lieblichen Akkorden die Kristallglocken, und die funkelnden Smaragde fielen auf ihn herab und umspannen ihn, in tausend Flämmchen um ihn herflackernd und spielend mit schimmerndenGoldfaden.

Ernst Theodore Amadeus Hoffmann  Der goldene Topf


sérieusement, cet ouvrage pousse l’exaltation et la tension pour un ailleurs fantastique à un niveau quasi érotique, c’est un gigantesque orgasme neuronal et cela fait 6 ans que j’en jouis.



Puis je me suis dit qu’entre le schleu et le godon (dort, dort, dort le petit fils) ça serait quand même pas trop mal d’avoir un truc francophone, histoire de faire plaisir à Montebourg… c’est pour ça que j’ai choisi un auteur Japonais évoquant une thématique nietzschéenne (vous vous souvenez quand, il y a 5 ans, je vous promettais de ne plus utiliser le mot « nietzschéen » comme synonyme de « super trop cool qui envoie du pâté » ? hahaha, vous m’avez crue ?), mais dans une traduction française, ATTENTION !

La force vitale _ c’était avant tout cette extravagante abondance de force vitale qui subjuguait les garçons. Ils étaient écrasés par cette impression d’un trop plein de vie que donnait Omi, par l’impression de violence sans objet qui ne peut être expliquée que si on la considère comme la vie n’existant que pour elle-même, par son espèce d’exubérance maussade, détachée. Sans qu’il s’en rendît compte, une force s’était glissée dans la chair d’Omi et complotait de s’emparer de lui, de le transpercer brutalement, de s’écouler de lui, de l’éclipser. A ce point de vue, la puissance ressemblait à une maladie. Infectée de ce violent pouvoir, sa chair avait été mise sur cette terre pour une seule raison : devenir un insensé sacrifice humain, sans aucune crainte d’infection.

     Yukio Mishima, Confession d’un masque


Coucou Akira 34 ans avant Akira… (et chaos-spawn FTW, aussi…)


Sur ce je vous laisse méditer sur ces extraits et vous renseigner sur le NaNoWriMo !
 

 

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